La Société Nouvelle Industrie de Gbatopé, implantée dans la commune Zio 1, a été contrainte de fermer ses portes ce mardi 11 novembre 2025, à la suite du mouvement d’humeur de ses employés le lundi 10 novembre. Ceux-ci réclamaient de meilleures conditions de travail et de vie, notamment une augmentation des salaires, l’amélioration du cadre de travail, le respect de leurs droits, des contrats en bonne et due forme, des congés ainsi que leur déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale et leur inscription à l’Assurance maladie universelle.
Pour Pasteur Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King (MMLK), La Voix des sans-voix, cette fermeture ne doit pas se limiter à une mesure de forme ou à un simple répit stratégique pour la direction. Elle doit constituer un véritable moment de réflexion et de dialogue sincère, marquant un tournant décisif vers une solution durable au conflit.
« À la Société Nouvelle Industrie de Gbatopé, c’est une véritable jungle. Des personnes y exercent depuis des années : trois, quatre, voire cinq ans sans contrat en bonne et due forme. L’année dernière, le MMLK avait interpellé la direction générale de la Société d’administration des zones franches (Sazof) concernant cette société, au sujet des traitements inhumains et dégradants infligés aux compatriotes, mais aucune réponse n’a été donnée. Une délégation du MMLK s’est même rendue sur place pour rencontrer les responsables, mais ces derniers refusent de changer, apparemment protégés par certaines personnes. Maintenant qu’ils ont senti la fermeté des employés, ils ont décidé de fermer provisoirement la société jusqu’au règlement du différend. Ils ont intérêt à le faire », a-t-il indiqué.
Le président du MMLK estime que cette fermeture provisoire, même au sommet de l’État, permettra de s’impliquer afin de régler au moins partiellement cette situation, qui a trop duré et qui a déshumanisé nos compatriotes.
En effet, créée en 1989 au Togo pour promouvoir l’industrie et attirer les investisseurs, la zone franche, censée être un levier de développement économique et social, est aujourd’hui devenue une menace pour les travailleurs.
Au lieu de réduire le chômage comme prévu, la zone franche semble accentuer la crise sociale. Ses retombées profitent essentiellement aux opérateurs économiques, aux responsables des sociétés installées et à quelques complices bien placés.
Le MMLK compare la zone franche au Togo à une forme d’exploitation, voire à l’esclavage des temps modernes.
«/ Les opérateurs expatriés, responsables des sociétés de la zone franche, prennent le Togo pour un territoire conquis et se permettent de faire n’importe quoi, tout en narguant les employés », a relevé Pasteur Edoh Komi. « On a l’impression qu’on a vendu les Togolais aux expatriés », a-t-il ajouté.
Il appelle à une action concertée des organisations de la société civile et des défenseurs des droits humains afin de soutenir les syndicats des sociétés de la zone franche dans la défense de leurs droits.
Au-delà des entreprises de la zone franche, La Voix des sans-voix appelle le gouvernement à intervenir et à mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer les conditions de travail et de vie des employés dans les différentes entreprises.
Georges A.
Le Correcteur
















