Depuis plus de deux ans, le demi-frère du président croupit à l’ANR sans jugement, alors qu’il est accusé de flagrant délit. Les observateurs n’ont pas encore fini de s’interroger sur le bien-fondé d’une réconciliation avec le peuple, si Faure ne se réconcilie pas avec son propre frère incarcéré et sa propre famille. En pleines cérémonies Evala, voilà un président de la République qui s’abstient de serrer la main à l’un de ses ministres devant les caméras de la télévision nationale.
Depuis quelques semaines, voire des mois, les rumeurs enflent au sujet de la brouille intervenue entre Faure Gnassingbé et le super ministre depuis l’affaire Bertin Agba. Bien avant cette affaire, des rumeurs soupçonnaient le ministre Pascal Bodjona d’être un sérieux concurrent de Faure Gnassingbé qu’il risquait de détrôner après avoir contribué à sa manière à l’installer dans le fauteuil présidentiel, eu égard à l’ascendance qu’il semblait prendre. Avec l’arrestation de l’homme d’affaires Agba, ami de Bodjona et originaire du même village que lui, commença une crise assez profonde entre les deux amis d’hier, crise qui a coûté son poste au procureur Robert Bakaï. Certains iront jusqu’à y voir le rôle joué entre les deux hommes entre-temps par un certain Gaston Vidada qui se serait fait rogner une partie des sous perçus pour œuvrer en faveur de la disparition de son ex-parti, autant d’éléments susceptibles de créer la tension entre les deux hommes.
Le jeudi 21 juillet 2011, ceux qui ont suivi le journal télévisé de 20 heures et celui de 22h 30, ainsi que le journal de 13h le lendemain, ont dû être choqués par ce qu’il convient d’appeler scandale. Lors des luttes Evala en pays kabyè, à son arrivée dans la journée du jeudi dans le canton de Pya, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, après avoir serré la main à plusieurs autres officiels de son gouvernement, arrivé au niveau du ministre Bodjona, s’est montré méprisant à son égard et l’a carrément omis, vilain spectacle, alors que son ami et frère s’apprêtait à lui tendre la main. C’était inélégant comme spectacle venaient du premier magistrat de la République. Un chef d’Etat ne devrait-il pas s’efforcer d’être un modèle pour son peuple ?
La scène a laissé beaucoup de gens perplexes. Des coups de fil ont été échangés de gauche à droite, chacun cherchant à s’assurer si l’autre a suivi la scène qu’il venait de voir. Cette image a été passée au moins trois fois. Par la suite, on a pu remarquer que de vendredi à samedi, date de la fin des Evala, pour tous les autres cantons où Faure était allé assister à des luttes, après avoir serré quatre à cinq mains, la télévision coupait systématiquement la séance de poignées de mains et passait directement aux choses sérieuses. Simple coïncidence ou fruit de recommandations données aux agents de la TVT par rapport à l’attitude observée les heures précédentes de la part du chef de l’Etat ? Ceux qui auront suivi la finale de vendredi dans le canton de Kouméa, racontent que contrairement à la scène regrettable de la veille, le ministre Bodjona avait été le cadre de ce canton ayant accueilli le chef de l’Etat à son arrivée. Là, tout se passera bien.
A l’analyse, Faure étant condamné en tant que chef de l’Etat et parrain numéro un des cérémonies à se rendre dans tous les cantons où se déroulait la lutte, il était obligé de se rendre en personne à Kouméa, chez le ministre Bodjona. D’aucuns reconnaissent en Faure un homme à la rancune tenace. Mais de là à oser, président de la République qu’il est, faire ce qu’il a fait jeudi, cela surprend plus d’un, et sur toutes les lèvres, la condamnation est quasi unanime. Il y a lieu de se demander si les « sages » (d’ailleurs le Togo compte-t-il encore des sages ?) qui ont suivi la scène de jeudi ne seraient pas rapidement intervenus auprès de Faure pour lui demander de mettre de l’eau dans son vin. Les téléspectateurs qui, n’ayant pas suivi le spectacle offert au public jeudi, guettaient l’opportunité vendredi pour voir comment cela se passerait à Kouméa, ont été privés cette fois-ci d’événement. Tout se serait bien passé avec plus de hauteur, comme cela devrait normalement se faire à un poste comme celui qu’occupe Faure.
Signalons que des rumeurs avaient couru il y a plusieurs semaines, que le week-end de la semaine du 2 au 8 mai, le président de la République et son ministre s’étaient rendus à Ouaga chez Compaoré où ils auraient été réconciliés par ce dernier. Vrai ou faux ? Ce qui avait contribué à alimenter davantage la rumeur fut le fait que ce week-end-là à Kouméa, le vieux Joseph Sogoyé Bodjona (86 ans), directeur d’entreprise et « grand papa du ministre », décédé en mars était conduit à sa dernière demeure. Le ministre Bodjona fut le grand absent. Cela aura suffi à faire courir le bruit qu’il était chez Blaise Compaoré pour cause de réconciliation. Effectivement, beaucoup auront constaté une espèce de détente et de décrispation ces derniers temps au niveau du ministre. De là à faire passer la rumeur pour clameur, il n’y a qu’un pas qu’on a vite fait de franchir.
Mais si réellement il y a eu une réconciliation entre les deux hommes et qu’aujourd’hui, on en arrive encore à ce point, il faut croire qu’il n’y a plus de place, d’une part à une quelconque réconciliation, et que la crise a atteint un point de non retour. D’autre part, on peut noter qu’effectivement, comme de nombreuses voix se plaisent à le dire, il n’y a rien à attendre des travaux de la CVJR dont les initiateurs sont entre autres, ces deux amis d’hier qui ont été à la base de la mort de plusieurs centaines de leurs concitoyens entre avril et mai 2005 et qui apportent aujourd’hui la preuve qu’ils ne savent pas que ceux qui n’arrivent pas à se réconcilier entre eux, ne sauraient prétendre le faire pour d’autres.
Alors, ce qu’il faut faire remarquer ici pour finir, c’est tout ce boucan que des thuriféraires proches du ministre font, lorsqu’une certaine presse au parfum des réalités du sérail, parle sérieusement de la tension entre Faure et Bodjona. A travers tout ce boucan, certains continuent à sortir des titres pompeux n’ayant absolument rien à avoir avec la réalité du terrain, histoire de faire croire qu’il n’y a rien qui aille mal entre les deux hommes. La semaine dernière encore, des organes de presse ont mis à leur une des titres pour apporter un démenti à l’existence d’une quelconque crise entre les deux amis d’hier.
Finalement qui trompe qui et quel intérêt visent ceux-là qui se livrent à cet exercice ? La réalité est là aujourd’hui, que Faure Gnassingbé est allé dans la Kozah exposer devant les caméras ce gros abcès du front que nul ne saurait dissimuler au regard. Pauvre Togo, mérites-tu vraiment ces genres de dirigeants qui te font honte et qui manquent tristement de retenue ?
Alain SIMOUBA
source: liberté hebdo togo
Je crois que tu es le seul togolais à ne pas être sage,sale con va signer donc la nationalité américaine si tu veux.