C’est juste un rappel, une République n’est régie que par la Loi et l’administrer signifie en rigueur de terme que l’on s’active pour la mise en œuvre effective de cette Loi. Rien d’autre ! Rien de magique !
Et toute initiative qui se prend en marge de la Loi régissant le fonctionnement de l’Etat, est arbitraire et naturellement contraire aux valeurs Républicaines.
C’est malheureusement ce à quoi l’on assiste de façon soutenue et permanente au Togo sous le régime de l’héritier d’Eyadema.
Le dernier acte en date tient de la décision, par simple communiqué du gouvernement, de faire la date du 13 janvier, une journée ordinaire et donc ouvrable.
Personne au Togo qui a vécu les sempiternelles querelles intestines entres les familles Olympio et Gnassingbé ne saurait cautionner le maintien de la fête du 13 janvier, comme une fête nationale.
Aucun citoyen togolais mue par un objectif effectif de réconciliation nationale et d’apaisement politique ne pourrait tolérer que cette date continue de diviser les togolais dans leur ensemble.
Mais, c’est aussi évident, qu’aucun démocrate convaincu, défenseur des Lois de la République ne pourrait non plus accepter qu’une décision d’une si haute portée soit prise en marge de la Loi.
Il faudrait peut-être rappeler à nos dirigeants que c’est par une Loi amplement votée à l’Assemblée Nationale que les jours fériés ont été arrêtés dans notre pays et ce depuis plus d’une quinzaine d’années.
Et le bon sens et les pratiques orthodoxes voudraient que l’on procède de la même manière pour instaurer ou supprimer une fête. C’est en réalité un jeu d’enfant.
Mais décréter par simple communiqué du gouvernement, rédigé à la hâte dans les couloirs du palais de la Marina, de faire du 13 janvier une journée ouvrable, est un acte anticonstitutionnel qui met à nu toute la maladresse de nos dirigeants.
Où est donc l’Assemblée Nationale et que valent les Lois qui y sont votées ?
On peut imaginer que le Président de la République, mue par un objectif d’apaisement et de réconciliation a eu l’envie d’aller droit au but, un peu vite.
On peut aussi s’imaginer que comme à son habitude, le Président de la République a voulu procéder par surprise, mais il demeure qu’il a à nouveau violé les dispositions légales en vigueur dans le pays.
Le minimum qu’il aurait dû faire pour se conformer aux prescrits de la Loi serait de faire allusion à un projet de Loi qui sera incessamment introduit à l’Assemblée Nationale pour supprimer officiellement cette date de la liste des fêtes nationales.
Il aurait même pu recevoir en audience, pour la première fois, le nouveau Président de l’Assemblée Nationale pour une telle cause de portée nationale !!!
C’est tout le débat que nous avons toujours entretenu à travers nos écrits sur ce site. Il est inconcevable que dans une République, l’on navigue autant à vue alors que toute la charpente du droit, de la Loi et des mécanismes de fonctionnement de l’Etat est déjà en place et ce depuis des années.
A quoi sert-il de voter les Lois si elles ne sont jamais mises en œuvre, si elles sont constamment et allègrement violées par ceux –là même qui doivent veiller à leur application ?
Comment nos dirigeants peuvent-ils s’aviser pouvoir discipliner tout un peuple et le conduire vers un bon port si eux-mêmes ne présentent pas un minimum de discipline vis-à-vis des Lois et Règles qui fondent la République dont ils sont supposés être les garants ?
Il se pose là, un problème majeur de cohérence et de constance dans les actes que posent nos dirigeants à la tête de l’Etat. Le Président de la République a-t-il des conseillers ou pas ? Les consulte-t-il avant de prendre ses décisions ou pas ?
Dans tous les cas, l’initiative de faire du 13 janvier une date ordinaire est salutaire, mais cette disposition prise à la légère, à la volée, viole littéralement la Loi. Et il faudra impérativement corriger cette maladresse qui dénote d’un manque cuisant de rigueur dans la gestion des affaires de l’Etat.
Le rôle du Chef dans une République n’est pas de prendre des décisions sur un coup de tête pour ensuite contraindre ses sbires à corriger ses maladresses par des subterfuges juridico-législatives.
Son rôle, rappelons-le encore une fois, est de se soumettre à la Loi, de recourir à elle telle une Bible, pour prendre chacune de ses décisions. C’est l’attitude d’un démocrate et la démarche contraire est celle d’un dictateur.
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