Le discours prononcé le 2 décembre 2025 par Faure Gnassingbé, en sa qualité de président du Conseil des ministres, continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique togolaise. Parmi les voix les plus critiques, celle de Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, qui a publié dans la soirée du 2 décembre un long commentaire sur sa page Facebook, dénonçant un discours qu’il qualifie de « propagande » et « en déphasage complet avec la réalité quotidienne des Togolais ».
Selon Nathaniel Olympio, plusieurs passages du discours présidentiel illustrent, selon lui, le fossé grandissant entre les déclarations officielles et la situation sur le terrain. Il cite notamment l’affirmation : « Chaque citoyen doit sentir que sa voix compte ». Pour l’opposant, cette phrase contredit les pratiques observées dans le pays.
Il évoque « la répression systématique » des manifestations citoyennes et politiques ainsi que l’absence de consultation populaire lors de l’adoption de la nouvelle Constitution : « Lorsqu’on a remplacé la Constitution, on n’a pas consulté les citoyens par référendum. Donc sa voix ne compte pas », écrit-il.
Le chef du Parti des Togolais revient également sur la déclaration présidentielle selon laquelle « l’opposition n’est pas un adversaire ». Nathaniel Olympio estime que cette assertion est en totale contradiction avec les réalités politiques : « On comprend pourquoi l’opposition est traitée comme un ennemi », déclare-t-il, citant une longue liste de figures politiques ou d’activistes arrêtés ou condamnés ces dernières années.
Selon lui, environ « 150 détenus politiques » seraient actuellement incarcérés au Togo.
L’autre point vivement critiqué concerne l’engagement réitéré de Faure Gnassingbé à faire de la lutte contre la corruption « une priorité absolue ». Pour Nathaniel Olympio, cet engagement n’a jamais été suivi d’effets concrets : il rappelle que l’Inspection générale des finances (IGF) avait mis en cause, en 2021, plusieurs acteurs dans un scandale portant sur plus de 500 milliards de francs CFA dans le secteur des hydrocarbures.
« Aucun compte ne leur a été demandé et ils sont libres », déplore-t-il.
Dans sa conclusion, Nathaniel Olympio appelle à un sursaut national et affirme que « les Togolais ne veulent plus de cette mascarade, ne veulent plus de ce régime, ne veulent plus de cette dictature ».
Une prise de position qui intervient au moment où le pays traverse une nouvelle phase politique marquée par la mise en place de la Ve République et par des tensions persistantes entre le pouvoir et l’opposition.












