“Nous avons tenté des rapprochements, nous ne sommes pas encore parvenus à un consensus parfait”, dixit Patrick Lawson, négociateur en chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). C’est donc peu sur cette situation mi-figue mi-raisin que se sont terminées les concertations de cette journée du 27 mai. Ces propos venant de la part du très diplomate vice-président national de l’ANC, dénotent du caractère difficile des négociations se déroulant dans l’exiguë salle du siège de Togo Télécom. Il y aurait très peu d’accord sur les points en discussion.
Même le prélat d’Atakpamé est quelque peu circonspect :” Nous nous gardons d’annoncer dans la précipitation les résultats auxquels nous sommes parvenus. Pour l’instant, nous gardons le silence s’il y a consensus ou pas sur tel ou tel point“. C’est tout dire.
Pourtant, tout semble aller vite puisque les participants ont épuisé en deux journées plus de la moitié des 12 points de la plate-forme des discussions. Les questions de la limitation du mandat présidentiel, de la création du Sénat, de la réforme de la Cour constitutionnelle et du mode de scrutin pour les scrutins présidentiels, législatifs et locales ont été étudiées ce mardi.
L’opposition togolaise et le pouvoir doivent parvenir à un accord sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles pour véritablement pacifier un pays qui vit en réalité une paix armée depuis les législatives d’octobre 2007. Malgré sa politique et l’institution d’une Commission Vérité Justice Réconciliation, dont les travaux font autorité, Faure Gnassingbé n’est jamais parvenu à réconcilier le pays, toujours au bord d’une crise politique majeure à la veille des élections. La présidentielle de mars 2010 et les législatives 2013 se sont déroulées dans des conditions certes sans violences mais dont on peut mettre la transparence en doute. En plus, le Président peine lui-même à enclencher par son camp des réformes recommandées par l’Accord politique global d’août 1996, censé conduire à un régime de transition.
La classe politique ne s’est jamais mise ensemble pour conduire les réformes.
Le Temps