Je vous défie !
Je vous défie fiers dirigeants de l’espace communautaire ouest-africain, de mobiliser dans vos pays respectifs, le 1/10ème de la monstrueuse population que nous avons tous vue dans les rues des différentes villes du Mali ce vendredi, sans y mettre un centime de franc CFA d’intéressement.
Je vous défie en effet, de donner la preuve de votre légitimité par une adhésion populaire ferme à vos politiques.
Je vous défie, vous qui êtes si attachés aux élections précipitées et à l’emporte pièces, de mobiliser autant d’opinions et de consciences en Afrique et dans les diasporas, pour votre cause, comme c’est le cas des dirigeants maliens actuels…
Mais après avoir dit ceci, voici le secret du régime de la transition qui fait que lui et son peuple font un.
Avant même l’organisation des assises nationales de la refondation en décembre, Assimi Goïta et son premier ministre Choguel Maïga n’ont jamais manqué, un seul instant, de s’immerger au sein du peuple malien et de lui parler avec leur cœur.
Ils ont montré au peuple qu’ils sont des humains comme chaque citoyen avec des émotions, des idées et une vision pour le pays. Ils ont ensuite donné aux chefs traditionnels, aux détenteurs de la parole dans la culture malienne, aux leaders d’opinion, leur part de pouvoir dans le schéma de gouvernance du Mali.
Ils ont enfin recueilli patiemment les avis, désirs et aspirations des citoyens maliens.
Après quoi, ils ont défini une feuille de route dont en vérité, le peuple est le principal initiateur et en même temps l’acteur incontournable.
A de tels dirigeants aussi plongés dans les réalités existentielles de leur peuple, vous aurez du mal à opposer vos idées initiées de l’extérieur.
En effet, le vrai tendon d’Achille de la plupart de nos dirigeants en Afrique Francophone reste le bureau douillet. Ils s’y oublient et parlent en longueur de journée au nom d’un peuple dont ils ne vivent pas les pulsions, encore moins la chaleur humaine. Naturellement l’indispensable projet de communion avec un tel peuple est raté.
Il faut donc savoir raison gardée à compter de maintenant et rendre aux maliens ce qui leur revient de droit.
Luc Abaki