L’ouverture du 9ᵉ Congrès panafricain, ce lundi à Lomé, se déroule sous une surveillance exceptionnelle. Dès le week-end, la capitale togolaise a été quadrillée par un imposant dispositif sécuritaire, conséquence directe d’appels à manifester largement partagés sur les réseaux sociaux.
Au cœur des tensions, l’appel du mouvement M66, déterminé à empêcher la tenue du congrès. Le groupe dénonce l’organisation d’un événement d’ampleur internationale dans un pays où, selon lui, « la majorité de la population vit au seuil de la pauvreté, où la vie chère étrangle les ménages et où les libertés publiques sont réduites au strict minimum ». Le M66 estime qu’un rassemblement panafricain ne saurait se tenir dans un contexte marqué par des arrestations de voix critiques et un climat politique verrouillé.
Dans les rues de Lomé, l’atmosphère reste calme, mais l’impression d’un étau sécuritaire est palpable. « La ville est anormalement calme », glisse un passant, décrivant une capitale où le bruit habituel a laissé place à une tension sourde.
Aux grands carrefours, policiers casqués, boucliers et matraques en main, veillent à prévenir tout attroupement. Des patrouilles motorisées sillonnent les artères principales, renforçant ce dispositif déjà massif. Plusieurs axes stratégiques de Lomé sont surveillés en continu, témoignant de la détermination du régime à éviter toute perturbation autour du congrès.
Pour les autorités, ces mesures s’inscrivent dans une logique de maintien de l’ordre face à ce qu’elles considèrent comme des tentatives de déstabilisation. Le gouvernement n’a pas officiellement réagi à l’appel du M66, mais l’ampleur du dispositif déployé parle d’elle-même : le régime prend très au sérieux la mobilisation annoncée.
Alors que les travaux du 9ᵉ Congrès panafricain se poursuivent, Lomé reste sous surveillance maximale, entre calme apparent et incertitudes sur la suite de la journée.
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