Les présidents des parlements membres de l’Union interparlementaire (Uip) sont se retrouvés en convention du 31 août au 2 septembre au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York aux Etats-Unis. Placée sous le thème : « comment mettre la démocratie au service de la paix et du développement durable afin de construire un monde tel que le veut le peuple ? », cette rencontre de haut niveau a vu la participation d’une délégation de parlementaires togolais conduite par Dama Dramani, président du parlement togolais et cadre de l’Union pour la République (UNIR).
Comme par un hasard, les caméras de la télévision nationale (Tvt) qui étaient de la partie, n’ont pas manqué de faire un gros plan sur un homme, présent dans la délégation en sa qualité de député de la nation.
En effet, le 1er Vice-président de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) Patrick Lawson-Banku était visible aux côtés du président de l’Assemblée nationale Dama Dramani. Une présence qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des détracteurs du parti de Jean-Pierre Fabre.
Kossi Attiogbé, jeune militant de l’opposition ne voit pas d’un bon œil cette présence d’autant plus, insiste-il, qu’on accuse le parti d’avoir « conclu un pacte secret avec le parti au pouvoir ». « Je n’arrive pas à comprendre que l’ANC ait pu accepter de faire partie de cette délégation conduite par des caciques d’UNIR. L’Anc a toujours refusé et rejeté toute collaboration avec le parti au pouvoir, même lorsque c’est légitime et légale, pourquoi maintenant on envoie le 1er Vice-président en voyage avec Dama Dramani qui n’est plus à présenter», s’est-il interrogé.
D’autres encore, sont revenus sur la récente polémique qu’a suscitée la présence de l’ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo dans la délégation togolaise qui a pris part à l’Exposition Universelle à Milan. « Pendant qu’on critique Agbéyomé Kodjo d’avoir accepté de voyager avec des cadres d’Unir et du gouvernement, on ne trouve rien à dire lorsque le 1er Vice-président d’un parti comme l’Anc s’affiche avec Dama Dramani ? », s’indigne un autre militant de l’opposition proche de l’Obuts.
Au Togo, la politique a été de tout temps un monde polarisé et rempli d’adeptes de manichéisme. Nombreux sont ceux qui voient d’un mauvais œil des leaders politiques de camps opposés se fréquenter ou sympathiser. Quand bien même se serait dans un cadre purement professionnel et légal, on n’admet pas de voir des personnalités de l’opposition et celles du pouvoir cohabiter au prétexte qu’ils succomberont aux chants des avantages.
Et ils sont nombreux, ces leaders qui ont été victimes de cette façon de penser. On citerait volontiers, Me Yawovi Agboyibo du Comité d’action pour le renouveau (CAR), Edouard Kodjovi Kodjo de la Convergence patriotique panafricaine (CPP) et le Prof Léopold Gnininvi de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) qui ont été matraqués médiatiquement et lynchés politiquement après avoir accepté de travailler avec le pouvoir en place.
Mais est-ce cela la meilleure façon de faire ? La question reste posée.
A.G.
source : afreepress
