La communauté internationale et les défenseurs des droits humains expriment leur vive inquiétude après l’enlèvement de Steve Amoussou, plus connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », survenu à Lomé dans la nuit du 12 août. Cet événement, qualifié de grave atteinte aux droits humains, suscite une onde de choc tant au Bénin qu’à l’international.
Steve Amoussou, chroniqueur et opposant notoire au régime de Patrice Talon, vivait en exil à Lomé. Aux alentours de 22 heures, alors qu’il rentrait chez lui dans le quartier d’Adidogomé, il a été enlevé par un groupe d’hommes armés circulant à bord d’un 4×4 Toyota 4Runner. Ce véhicule, immatriculé au Bénin et arborant une plaque bleue, symbole de véhicules officiels, aurait été aperçu par plusieurs témoins. Les détails entourant cet enlèvement laissent penser à une opération soigneusement planifiée.
Dans une déclaration commune, plusieurs personnalités de l’opposition béninoise, parmi lesquelles Madame Amissetou Affo-Djobo, ancienne députée, et Monsieur Valentin Djenontin, ancien ministre de la Justice, ont fermement condamné cet acte. Ils accusent directement le gouvernement de Patrice Talon d’être derrière cette action qu’ils qualifient de « dérive autoritaire ». Pour eux, cet enlèvement témoigne de la volonté du régime en place de faire taire toute voix dissidente, même au-delà des frontières du Bénin.
Les signataires ont également lancé un appel urgent à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l’homme, les exhortant à intervenir pour assurer la sécurité de Steve Amoussou. Ils ont mis en garde le gouvernement béninois contre toute atteinte à l’intégrité physique de ce dernier, affirmant que des « conséquences graves » pourraient en découler.
Le rôle du Togo dans cette affaire est également au cœur des préoccupations. Les signataires de la déclaration ont exhorté les autorités togolaises à prendre des mesures pour garantir la sécurité des exilés politiques présents sur leur territoire. « Il est impératif que le Togo affirme sa souveraineté face à ces actes d’agression extérieure et assure la protection de tous ceux qui fuient la répression politique au Bénin », ont-ils martelé.
Les opposants béninois, appuyés par des figures telles que Monsieur Omar Arouna, ancien ambassadeur, Monsieur Martin Rodriguez, opérateur économique, et Monsieur Jules Djossou, communicateur pour BeAfrica TV, ont également interpellé les États-Unis et les autres nations engagées en faveur de la justice. Ils demandent une condamnation claire de cet enlèvement et une pression accrue sur le gouvernement béninois pour que justice soit rendue.
Alors que l’incertitude plane sur le sort de Steve Amoussou, les appels à une action concertée se multiplient pour éviter que cet acte ne reste impuni. L’opinion publique attend désormais des réponses claires de la part des gouvernements concernés.