La sérénité au sein de la coalition des 14 formations politiques semble être mise à mal, ces derniers jours. A l’origine, l’appel du Parti National Panafricain (Pnp) à une série de marches qui devraient se tenir à compter d’hier mardi pour s’achever samedi prochain, après une pause le vendredi. En réponse au courrier introduit par la coalition à cet effet, le ministre de l’administration territoriale a répondu par un Non. Et les réactions discordantes ne se sont pas faites attendre au niveau des autres partis de la coalition qui fustigent, ouvertement, la démarche «cavalière» du parti de Tikpi Atchadam qui heurte ainsi un principe fondamental, la discipline de groupe.
Une démarche qui divise
La démarche avait semé une confusion monstre au sein de l’opposition quand, mardi dernier, au travers d’un message audio abondamment relayé sur les réseaux sociaux, le parti national Panafricain (Pnp) appelait à la reprise des marches de protestation contre le régime de Faure Gnassingbé. Comment donc comprendre un tel revirement de situation qui semble une décision collégiale de la coalition à qui le médiateur avait pourtant demandé un dé- lai moratoire d’une semaine ?
Trop vite en besogne…
L’on en était à songer sur cette équation énigmatique quand, sur les ondes de Radio Pyramide, Eric Dupuy apporte la précision. « La coalition de l’opposition n’a appelé à aucune manifestation la semaine prochaine! », a précisé le Conseiller à la Communication de Jean-Pierre Fabre. Et de fustiger : «Le parti (Pnp) est allé trop vite en besogne… lorsqu’on est dans un groupe, il faut respecter les principes que le groupe s’est librement donnés ! ». Car, pour ce membre de l’Alliance nationale pour le Changement (Anc), il s’est tout simplement agi d’une idée nourrie par la coalition qui entendait se plaindre, au travers d’une marche, de l’attitude du pouvoir qui maintient toujours l’état de siège sur les villes de Sokode, Mango et Bafilo, contrairement à ses engagements pris et qui conduit, de façon unilatérale, le processus électoral, au travers de la nomination récente des présidents des Commissions nationales électorales indépendantes (Celi).
Entre mésententes et contre réactions, la sagesse a prévalu ! A la suite, d’autres voix discordantes se sont également élevées au sein de la coalition pour dénoncer une volonté manifeste du part i à Salifou Atchadam de jouer le jeu du pouvoir en cherchant à pousser à bout, le facilitateur qui s’évertue pourtant à concilier les deux parties, et qui œuvre surtout à la réussite du dialogue en cours. Justement, des sources annoncent pour la semaine prochaine, la reprise des discussions entre pouvoir et Coalition. D’ailleurs, la coalition s’est, à cet effet, entretenue lundi dernier avec Albert Kan-Danpaan, le ministre ghanéen de la Sécurité et émissaire du facilitateur.
Tout compte fait, la coalition a vite dû éteindre le feu qui risquait de décimer la dynamique unitaire en cours depuis huit (8) mois déjà. « Nous traverserons des épreuves… mais nous survivrons et nous gagnerons la lutte! », a rassuré, avec sagesse et hauteur d’esprit, Brigitte Kafui Adjamagbo, la Coordonnatrice de la C14, dans les colonnes de Liberté, dans sa parut ion d’hier mardi. C’est d ire qu’entre mécontentements, frustrations et contre réactions, la sagesse a finalement prévalu. La coordinatrice de la C14 a temporisé les ardeurs impulsives pour laisser place à la confiance et la compréhension mutuelle, des valeurs qui ont semblé fuir la maison avec la réaction du parolier de l’Anc.
Discipline de groupe….
Toutefois, de toute analyse faite, il convient de relever le faux pas du Pnp qui a semé conséquemment des remous au sein de la coalition. Le PNP, en appelant seul à la marche, a choisi d’exprimer sa foi en la pression populaire qui seul selon lui, peut faire fléchir le pouvoir en place. Et il a suffi, pour le parti du cheval au galop, que le sujet ait été discuté en réunion pour qu’il lance la mobilisation dont il est le champion depuis le 19 Août 2017. Une sortie qui a failli mettre en péril la démarche unitaire en branle depuis l’après 19 août 2017. Certes, aucun regroupement d’hommes n’est épargné de mésentente et malentendus à l’interne, mais s’efforcer à faire perdurer ces vices serait diabolique. Et les déclarations interposées que l’on observe depuis quelques jours ne feront qu’ébranler la dynamique unitaire et surtout, saboter la lutte en emportant le peu d’espoir placé en ce dialogue par les togolais qui n’en ont que faire des crises. Il est donc question d’interpeller les différentes composantes de la coalition à plus de discipline aux fins de ne pas trahir la confiance du peuple, comme ce fut toujours le cas depuis les années 90.
Alors, moins de passion et d’émotion pour plus de raison afin de ne pas laisser continuellement le camp d’en face profiter de la division de l’opposition pour «justifier» son refus d’opérer les réformes politiques telles que voulues par les togolais.
source : Fraternité
