L’affaire liée à la délivrance des passeports de service qui ont conduit plusieurs Togolais à obtenir le visa américain pour s’installer aux USA, est plus grave qu’on ne l’imagine. Le “Travel ban” n’a pas encore fini de révéler tous ses secrets. (Photo : Christian Trimua et AlainKoueté Afachao).
Début juin 2025, l’administration de Donald Trump plaçait le Togo, à la surprise générale, sur la liste des pays frappés par des restrictions dans la délivrance des visas, aux côtés du Burundi, de Laos, de la Sierra Léone, du Turkménistan et du Venezuela. Ces sept pays s’ajoutent à la liste d’une douzaine d’autres rendue public le 9 juin 2025.
Pour la nouvelle administration américaine, ces mesures visent à « protéger les Etats-Unis des terroristes étrangers et d’autres menaces pour la sécurité nationale ».
Six (06) mois plus tard, le Togo se retrouve de nouveau sur la liste des 19 pays désormais frappés de suspension de toutes les demandes de visa. La particularité, c’est que cette mesure ne concerne pas seulement le gel des visas, mais aussi des procédures d’asile en cours, et plus grave, un audit de la green carte (carte verte) aux détenteurs depuis 2021.
Ce durcissement de la politique migratoire, conséquence directe de la fusillade mortelle contre des militaires de la garde nationale à Washington le 26 novembre dernier, impliquant un Afghan, sème la panique et le désarroi au sein de la communauté togolaise établie aux Etats-Unis.
Comment le Togo s’est-il retrouvé sur cette liste noire ?
Selon des sources proches du Département d’Etat, il y a eu dans la période récente, plusieurs Togolais détenteurs de passeports de service qui se sont installés aux USA avec leurs familles.
Plus grave encore, certains, une fois sur le territoire, sont entrées en procédure d’asile. Ainsi, des ministres en fonction, des députés, cadres de l’administration et bien d’autres, se sont engouffrés dans cette brèche pour installer leurs familles et proches aux USA.
Selon toujours les mêmes sources proches du département d’Etat, les autorités togolaises ont fait un lobbying courant mois d’août pour la levée de la suspension, mais sans succès.
Du côté de Washington, on attend des autorités togolaises, une pleine et entière coopération pour le démantèlement de ce réseau avec des sanctions.
Le sujet constitue un embarras total pour Lomé, qui n’a fait jusqu’ici, aucune déclaration officielle, même si elles reconnaissent en privée les faits impliquant certains responsables du secrétariat général de la primature d’alors, avec des complicités au service des passeports, et des ramifications dans certains services de l’administration.
Christian Eninam Trimua : le visage du scandale, toujours protégé par le régime
La délivrance des passeports de services à des personnes qui ne sont pas des agents de l’Etat, ni des collectivités territoriales ou encore des établissements publics était une pratique courante permettant aux détenteurs d’avoir des facilités d’obtention des visas dans les consulats.
Pour mettre fin à cette anomalie qui commençait par faire du bruit dans certains milieux, il a été décidé de centraliser la délivrance de ce type de passeport au secrétariat général du gouvernement à la Primature, poste occupé par Christian Eninam Trimua jusqu’au 3 septembre 2025.
L’intéressé, dans une lettre circulaire en date du 1er juillet 2024 adressée aux responsables des institutions et ministère, rappelait la nouvelle procédure d’établissement des passeports de service (cf. Fac-similé).

source : lalternative.info














