Alors que l’Université de Lomé s’apprête à célébrer ses 55 ans d’existence, une annonce a particulièrement retenu l’attention, et pas forcément pour les bonnes raisons. Le Président de l’institution, le Professeur Adama Mawulé Kpodar, a en effet dévoilé un programme incluant l’inauguration d’une « statue commémorative des 55 ans », érigée à la place du cinquantenaire. Une décision qui ne passe pas inaperçue et qui soulève de vives critiques parmi les étudiants.
Une répétition peu inspirée
Il y a cinq ans, lors des 50 ans de l’Université, une statue avait déjà été érigée pour marquer l’événement. Aujourd’hui, la perspective d’en voir une nouvelle laisse perplexe. « C’est comme si le Président était en panne d’idées », lance un étudiant en journalisme , sous couvert d’anonymat. « À ce rythme, on aura une nouvelle statue tous les cinq ans ? Et à 60 ans, ce sera encore la même chose ? »
Cette impression de redite alimente un sentiment de déception chez de nombreux membres de la communauté universitaire. Beaucoup s’attendaient à des initiatives plus innovantes, surtout de la part d’un dirigeant qui, à son arrivée, était salué comme un « pacificateur et un bâtisseur ». « Où est la vision ? Où est le progrès ? », s’interroge une étudiante en Gestion.
Des attentes non satisfaites
Les critiques ne portent pas uniquement sur la statue. Elles reflètent une frustration plus large face à ce qui est perçu comme un manque d’ambition et de créativité dans la gestion de l’université. « Au lieu de dépenser des fonds pour des monuments, pourquoi ne pas investir dans des bourses, des laboratoires modernes ou même des infrastructures sportives ? », propose un membre d’une association estudiantine.
Certains étudiants regrettent que cette célébration, qui aurait pu être l’occasion de réfléchir à l’avenir de l’institution, se contente de recycler des symboles du passé. « 55 ans, c’est l’âge de la maturité. On aurait aimé voir des projets concrets pour améliorer nos conditions d’études, pas juste une nouvelle statue à ajouter à la collection », résume un doctorant.
Un appel à plus de transparence et d’innovation
Si le Président Kpodar compte sur la « mobilisation habituelle » de la communauté universitaire, il devra peut-être d’abord répondre à ces interrogations légitimes. Les étudiants, eux, espèrent encore un sursaut : que cette célébration soit l’occasion de véritables avancées, et non pas simplement un exercice de communication creux.
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