Les jours à venir pourraient être marqués par des perturbations dans le secteur bancaire togolais. Le Syndicat des Employés et Cadres des Banques, des Établissements Financiers et des Assurances du Togo (Synbank) monte au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une injustice de la part de la direction de Sunu Bank. Face à la menace de licenciements qu’il juge arbitraires, le syndicat prépare une riposte et n’exclut pas de déclencher une grève.
Lors d’une assemblée générale tenue le samedi 22 février 2025 à Lomé, Synbank a adressé un ultimatum de dix jours à la direction de Sunu Bank afin d’éviter une paralysie du secteur. La principale revendication porte sur la justification avancée par la banque pour procéder à des licenciements économiques. Selon le syndicat, les arguments financiers ne tiennent pas la route, puisque les chiffres montrent une amélioration du produit net bancaire et des résultats d’exploitation entre 2020 et 2023.
« Ce n’est pas la masse salariale mais les crédits non performants qui posent problème et qui dégradent régulièrement le capital social des banques », a précisé Yati Awoula Baba, secrétaire général du Synbank.
Les discussions entre la direction de Sunu Bank et les représentants du personnel semblent bloquées. Le syndicat affirme ne pas avoir reçu les documents requis par la législation et réclame un audit pour faire la lumière sur la situation. Face au silence de l’employeur, Synbank envisage d’activer les mécanismes légaux pour sortir de l’impasse.
« Les autorités ont pris le problème à bras-le-corps. Mais nos membres font pression pour que nous engagions une grève. Nous allons voir comment évoluent les discussions dans les jours à venir. Si aucune avancée significative n’est enregistrée, nous serons contraints d’appeler à la mobilisation », a averti le secrétaire général du syndicat.
La direction de Sunu Bank justifie ces mesures par une réorganisation interne qui prévoit la fermeture de sept agences et cash-points jugés non rentables, ainsi que la suppression et la fusion de certains postes. La liste des employés concernés par ces licenciements est passée de 105 à 70, une réduction que le syndicat qualifie d’« arbitraire ».
Synbank rappelle également que la convention collective interdit le licenciement des représentants des travailleurs dans ce type de procédure. De plus, il estime qu’une simple modification d’organigramme ne constitue pas une réorientation d’activité pouvant justifier de tels licenciements.
Dans une lettre datée du 3 février 2025, la direction générale de Sunu Bank a officiellement informé les représentants syndicaux et l’inspection du travail de son plan de réorganisation. Malgré cette notification, le syndicat reste inflexible et maintient la pression.
Si aucun compromis n’est trouvé d’ici la fin du moratoire, Synbank pourrait bien mettre ses menaces à exécution en déclenchant une grève, avec des conséquences potentiellement lourdes pour le secteur bancaire togolais.