C’est officiel. Faure Essozimna Gnassingbé a été désigné ce samedi comme le tout premier Président du Conseil des ministres du Togo, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution entrée en vigueur le 6 mai 2024. Ce changement institutionnel majeur consacre le passage du Togo à un régime parlementaire, mettant fin à plus de 19 ans d’exercice du pouvoir présidentiel exécutif par M. Gnassingbé.
Adoptée en mai 2024, la réforme constitutionnelle redéfinit en profondeur la structure politique du pays. Le poste de Président de la République devient honorifique, tandis que le pouvoir exécutif est désormais concentré entre les mains du Président du Conseil des ministres, nouvelle figure centrale du gouvernement.
Selon l’article 50 de la nouvelle Loi fondamentale, ce dernier « détermine et conduit la politique de la nation, préside le Conseil des ministres, définit la politique étrangère et assure la fonction de chef suprême des armées ». En d’autres termes, Faure Gnassingbé demeure, à travers cette nouvelle fonction, le véritable détenteur du pouvoir exécutif.
La désignation de Faure Gnassingbé à ce poste n’a surpris personne. Fort du triomphe de son parti, l’Union pour la République (UNIR), qui a remporté 108 des 113 sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives d’avril 2024, il réunissait toutes les conditions requises pour accéder à la tête du gouvernement, conformément à la nouvelle architecture constitutionnelle.
Cette large majorité parlementaire a donc ouvert la voie à une désignation automatique de M. Gnassingbé comme Président du Conseil des ministres, une fonction qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif dans le pays.
Avec cette nouvelle configuration, le Togo entame un tournant politique majeur. Si le titre de Président de la République demeure, il se limite désormais à un rôle protocolaire. Toute la conduite des affaires de l’État revient au Président du Conseil des ministres.
Cette évolution institutionnelle, présentée comme un pas vers la modernisation de la gouvernance, intervient dans un contexte régional marqué par de nombreuses transitions politiques, souvent turbulentes. Les autorités togolaises y voient un signe de stabilité et de continuité, tandis que des voix critiques évoquent une continuité du pouvoir sous une autre forme.
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