La Constitution de la quatrième République, toujours en vigueur, offre au peuple togolais une panoplie de moyens pour combattre toute tentative de prise de pouvoir par la force ou d’imposition d’un régime autoritaire, comme le stipulent les articles 148, 150 et suivants. Ces articles, adoptés par près de 98 % du peuple souverain, sont explicites. L’article 150 énonce clairement : « En cas de coup d’État ou de coup de force quelconque, tout membre du Gouvernement ou de l’Assemblée nationale a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants. Dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs. Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la nation et sanctionné conformément aux lois de la République. »
Malgré ces dispositions, le Togo reste en proie à un régime obscurantiste, incarné par le RPT/UNIR, qui se maintient au pouvoir depuis 61 ans à travers des coups d’État constants. Le Togo a subi toutes les formes de coup d’État imaginables : militaire, civilo-militaire, institutionnel, constitutionnel, économique, électoral, et bien d’autres encore. Depuis le 5 octobre 1990, le peuple togolais tente, sans succès jusqu’à présent, de renverser la situation pour instaurer un État de droit, garantissant l’égalité des chances à toutes les 43 ethnies qui composent la nation, sur une superficie de 56 000 kilomètres carrés.
Le parcours pour y parvenir est jalonné de morts, victimes de la violence politique, physique, morale et psychique d’un régime qui fait preuve d’une brutalité extrême. Les gouvernants, depuis l’assassinat de Sylvanus Olympio le 13 janvier 1963, se moquent des aspirations du peuple et le répriment violemment. Les massacres d’Agombio, Otadi, Kpéwa, Mango, ainsi que les événements tragiques de la lagune de Bè, de Fréau Jardin en 1993, et bien d’autres hécatombes, ont fini par faire du Togo un pays de terreur sous la férule de ce régime.
Les massacres et la répression ne se sont pas arrêtés avec la génération suivante. Le sang a continué de couler à Atakpamé, Sokodé, Mango, Vogan, Aného, Dapaong, Agoè-nyivé et Lomé, marqués par une répression sauvage et sans limite. Les années 2005, 2013, 2017 et 2018 ont vu une violence barbare qui a dépassé l’entendement humain.
Le Togo s’est ainsi distingué de manière honteuse dans la sous-région ouest-africaine, en Afrique et même dans le monde. Tous les espaces de liberté sont gelés, confisqués, et la volonté de celui qui se donne des airs de pontife héréditaire domine la République togolaise. Même les étrangers, comme le député sénégalais de la CEDEAO Guy Marius Sagnan, n’échappent pas à cette oppression une fois sur le sol togolais.
Face à cette situation, le peuple togolais, violenté, pressuré et abandonné, continue de chercher des solutions à cette impasse tragique qui dure depuis trop longtemps. La Constitution de 1992 prévoit le recours à la désobéissance civile comme une forme légitime d’expression populaire. Il devient donc urgent d’adopter des méthodes de résistance plus concrètes, comme traiter les membres du RPT/UNIR en parias, à l’image de ce qu’ont fait les Sud-Africains pendant l’apartheid. Quelques exemples :
Dans la rue, les ignorer et refuser de leur parler, même s’ils nous saluent.
À la maison, éviter toute interaction, même s’ils sont de la famille.
À l’église, les laisser seuls sur les bancs, même si cela implique de rester debout.
Boycotter leurs dons et refuser de manger avec eux.
Au marché, refuser de leur vendre quoique ce soit, en leur rappelant qu’ils ont incendié nos marchés.
Boycotter les produits de leurs entreprises, construites en siphonnant les caisses de l’État.
Nous devons leur faire comprendre qu’ils détruisent notre pays et qu’ils sacrifient le peuple togolais sur l’autel de leur méchanceté. Crions partout sur le territoire : Haro, voleurs et assassins, vous avez détruit notre pays, honte à vous et à toute votre génération.
Il est temps d’utiliser les voies que la Constitution nous offre et de résister jusqu’à la restauration de la démocratie dans notre pays.
Francis Pédro AMUZUN (le 23 octobre 2024)