I. Une crise majeure dans l’ombre de la prison civile de Lomé
La situation à la prison civile de Lomé a atteint un niveau d’alerte inquiétant.
Ce ne sont plus 35, mais 37 détenus qui ont désormais entamé une grève de la faim, dans un contexte où leurs droits fondamentaux sont bafoués et où l’administration pénitentiaire multiplie les obstructions pour empêcher toute visibilité de cette mobilisation.
Au lieu de respecter les procédures légales et d’assurer le suivi médical obligatoire, l’administration – sous la direction de l’administrateur Balaka Kossi – a opposé refus, intimidation, représailles voilées et entraves systématiques à la documentation de la grève de la faim.
II. Refus de réception des courriers : une volonté claire d’étouffer la grève
Les 37 détenus ont tenté d’annoncer officiellement le début de leur grève de la faim par un courrier réglementaire adressé à l’administrateur Balaka Kossi. Trois jours plus tard, ce courrier leur est retourné par trois agents.
Selon leurs déclarations, Balaka Kossi aurait dit qu’il “ne s’occupe pas des grévistes de la faim”, et que les détenus devraient transmettre leurs courriers à leurs avocats.
Ce refus :
viole les règles pénitentiaires,
empêche la documentation officielle de la grève,
expose les grévistes à un risque vital,
constitue une obstruction administrative grave.
Ce même comportement avait déjà été observé lors de la grève de la faim de Grâce Koumayi, dont le courrier avait d’abord été rejeté avant d’être accepté sans suite. Face à ce blocage, les détenus ont envoyé leurs notifications au ministère de la Justice, à la CNDH, et aux ambassades des États-Unis, de la France et de l’Allemagne.
III. Un climat d’intimidation et de pression orchestré par l’administrateur Balaka Kossi
Plusieurs détenus rapportent une attitude hostile, agressive et intimidante de la part de l’administrateur Balaka Kossi :
ton violent,
menaces voilées,
reproches,
pression psychologique,
remarques laissant entendre que « la situation peut empirer » si les grévistes insistent.
Ces comportements ne relèvent pas seulement de l’abus de pouvoir, mais constituent des actes d’intimidation interdits par les Règles Mandela, et aggravent encore les violations déjà constatées.
IV. Goma Abdoul Aziz : Témoignage d’un gréviste de la faim en danger, état de santé en forte détérioration
Parmi les 37 grévistes, le cas de Goma Abdoul Aziz est particulièrement alarmant. En grève depuis le 8 novembre 2025, son état de santé s’est brutalement détérioré :
faiblesse extrême,
palpitations inquiétantes,
échauffements violents
douleurs intenses,
perte de stabilité physique.
1. Une demande de soins ignorée toute la journée
Goma Abdoul Aziz notifie par écrit qu’il doit être conduit en urgence à l’hôpital.
Plusieurs agents confirment avoir transmis la notification… mais aucune action n’est prise jusqu’à 17h.
2. Face à Balaka Kossi : déni, agressivité et intimidation
Lorsque Goma Abdoul Aziz se présente au bureau, Balaka Kossi :
nie avoir reçu la notification,
adopte un ton agressif,
contredit ses propres agents,
exerce une pression psychologique,
laisse planer des menaces indirectes.
3. Un transfert volontairement saboté
À 18h, on annonce enfin un transfert, mais tout est organisé pour échouer :
interdiction de prévenir un proche pour financer les soins,
refus de l’amener chez ses médecins habituels,
tentative de lui imposer un médecin inconnu,
demande d’un bon de consultation de 2000 francs (pratique de racket),
absence de médecin au pavillon militaire du CHU,
retour à la prison sans aucun soin.
Le lendemain, une seconde tentative échoue : le pavillon militaire refuse toute consultation hors urgence vitale. Goma Abdoul Aziz rentre une nouvelle fois sans soins, alors que son état s’aggrave.
V. Analyse : un système organisé pour dissimuler la grève et épuiser les détenus
Les faits sont cohérents
L’administration, sous les ordres de Balaka Kossi, met en place une stratégie visant à :
empêcher la documentation de la grève,
empêcher les détenus d’accéder aux soins,
affaiblir physiquement les grévistes,
dissuader toute contestation par l’intimidation,
créer un climat de peur et de pression,-isoler les meneurs, dont Goma Abdoul Aziz.
Il s’agit d’une violation grave et systémique des obligations nationales et internationales du Togo.
VI. Violations juridiques majeures
Ces actes violent :
le Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
le Pacte sur les DESC,
la Convention contre la torture,
les Règles Mandela,
la Charte africaine,
le droit pénitentiaire togolais.
La responsabilité de l’État est pleinement engagée.
VII. Conclusion
les 37 grévistes de la faim sont en danger – une action internationale urgente est nécessaire.
La combinaison du refus de recevoir les courriers, des menaces et intimidations de Balaka Kossi; des refus de soins; de la détérioration grave de santé de Goma Abdoul Aziz; et de l’augmentation du nombre de grévistes à 37, constitue une crise humanitaire majeure. Une intervention immédiate est requise de la part:
des Nations Unies,
de la Commission africaine,
de l’Union européenne,
des ONG,
des ambassades.
Chaque jour qui passe augmente le risque de pertes en vies humaines.
Togo Rights & Freedom Network UK
















