Le Togo est une nouvelle fois sous les projecteurs pour son rôle présumé dans le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest. Ce lundi, les douanes gabonaises ont intercepté une saisie record de 1,5 tonne de cannabis en provenance du Togo, d’une valeur estimée à 140 millions de francs CFA. Cette découverte renforce les inquiétudes quant à la position stratégique du pays comme point de transit pour les réseaux de drogue opérant dans la sous-région.
C’est au Port Môle de Libreville que les autorités gabonaises ont fait cette découverte impressionnante : 1561 tablettes de cannabis dissimulées à bord d’un navire venu du Togo. Le ministre gabonais de l’Économie, Mays Mouissi, dépêché sur les lieux, a qualifié cette opération de « saisie record », alertant sur « l’ampleur croissante du trafic de stupéfiants, une menace directe pour la jeunesse et la sécurité nationale ». En réponse, le gouvernement gabonais a annoncé un renforcement des contrôles aux frontières maritimes pour freiner l’arrivée de ces cargaisons.
Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte au Gabon dans l’espoir de démanteler le réseau de trafiquants responsables. « Nous suivions cette opération depuis plusieurs jours dans l’espoir de capturer les responsables. Mais, comme vous le savez, ces réseaux sont bien informés », a expliqué Hugues Modeste Odjangou, Directeur général des douanes et droits indirects du Gabon. Aucune personne n’est venue réclamer la cargaison, malgré une déclaration enregistrée. « Les numéros fournis sont injoignables », a précisé Odjangou, laissant planer le doute sur une possible complicité interne.
Cette affaire soulève de nouvelles questions sur les conditions dans lesquelles ces 1,5 tonne de cannabis ont pu quitter le Togo et parcourir plus de 2300 kilomètres jusqu’au Gabon sans être détectées. Le Togo, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, est depuis longtemps suspecté de servir de point de passage pour le trafic de stupéfiants en direction des pays voisins et d’autres régions du monde. Cette dernière saisie renforce une image déjà ternie, celle d’une « plaque tournante » du trafic de drogue, qui nourrit le débat au sein de la société civile et parmi les autorités.
Alors que l’Afrique de l’Ouest est confrontée à une montée en flèche du trafic de drogue, cette saisie met en lumière les défis pour les États de la région, en particulier le Togo, en matière de surveillance et de sécurité. Pour les défenseurs de la lutte antidrogue, il est urgent d’agir pour éviter que le pays ne devienne un territoire de transit privilégié pour les narcotrafiquants.
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