« Retards, opacité et graves irrégularités dans la gestion des fonds publics », une phrase par laquelle le front « « Touche Pas A Ma Constitution » résume le rapport de la Cour des Comptes du Togo sur l’exercice budgétaire de l’année 2022, lequel rapport est produit en 2024, soit 24 mois après la fin dudit exercice.
« Mieux vaut tard que jamais », dit-on souvent. Cette assertion a dû motiver les membres de la Cour des Comptes dans le cadre de la production du rapport d’un exercice budgétaire deux (02) ans après la clôture de l’exercice en question. Au Togo, toutes les anomalies sont considérées comme des normes.
Dans un communiqué publié ce 22 janvier 2025, le front « Touche Pas A Ma Constitution » regroupant plusieurs partis politiques et Organisations de la Société Civile, a tenu à « féliciter la Cour des comptes pour son travail d’évaluation du budget 2022 » car il faut le reconnaître, ce n’est pas de l’habitude de cette institution de réaliser cette tâche qui pourtant lui est dévolue. Ceci étant, le front n’a pas manqué de relever des éléments gravissimes contenus dans ce rapport et qui devraient dans un Etat normal conduire des ministres ou leurs collaborateurs devant la justice.
D’une absence de coopération inquiétante de certains ministères à des dépassements vertigineux dans les dépenses liées au personnel d’autres ministères, le clou des graves manquements retenus dans le cadre de ce communiqué par le front « Touche Pas A Ma Constitution » est l’état de participation des sociétés d’Etat au budget 2022.
Ainsi, alors que « 46 sociétés d’Etat avaient été recensés en 2020, seules 20 figurent en 2022, sans explication officielle », note le front TPAMC. Parmi les sociétés étonnamment éludées, figurent des structures d’importance comme la SNPT (Société Nouvelle des Phosphates du Togo), WACEM SA, SALT (Société Aéroportuaire de Lomé Tokoin), la NSCT (Nouvelle Société Cotonnière du Togo), SCAN MIN SA ou encore la compagnie GTA.
Et la mobilisation sur les 20 sociétés d’Etat déclarées ne fait que 15,5 milliards de francs CFA. En d’autres termes, des structures comme le Port Autonome de Lomé (PAL), la Loterie Nationale du Togo (LONATO) en complément de 18 autres sociétés on été incapables de mobiliser plus 50 milliards pour le budget national.
Face cette situation totalement inadmissible, il est légitime de s’interroger sur le sort réservé aux flux d’argent qu’engrangent ces importantes sociétés d’Etat.
« Où va l’argent du phosphate ? Le gouvernement doit s’expliquer », s’exclame TPAMC dans son communiqué avant d’exiger entre autres :
De la cour des comptes, la publication des rapports dans un délai de trois (03) à quatre (04) mois suivant la clôture de l’exercice budgétaire ;
Des ministères, l’obligation de transmettre les documents à la cour des comptes ;
Des explications sur la disparition des 26 sociétés d’Etat et l’absence de contribution de la SNPT notamment pendant trois années consécutives ;
L’établissement d’un audit indépendant des sociétés d’Etat
La création d’une plateforme numérique publique permettant aux citoyens de suivre en temps réel l’exécution budgétaire de chaque institution.
Source: lalternative.info