Dans un appel solennel lancé depuis Lomé, l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, dénonce les arrestations arbitraires et réclame la libération immédiate de tous les prisonniers politiques au Togo. Elle cite nommément Kpatcha Gnassingbé, Jean-Paul Oumolou, les militants du PNP, les détenus de Togre Revolution et l’artiste engagé AAMRON, arrêté le 26 mai. Une sortie rare, qui sonne comme un désaveu de la gouvernance actuelle.
APPEL POUR LA LIBÉRATION DE L’ENSEMBLE DES PRISONNIERS POLITIQUES AU TOGO
Dans la nuit du 26 mai 2025, le concitoyen togolais Monsieur Narcisse Essowé TCHALA, alias AAMRON, artiste engagé pour la vérité et la cause des démunis et des sans voix a été arrêté à son domicile devant sa famille.
Cette arrestation arbitraire s’inscrit dans une stratégie bien connue visant à museler toute voix discordante depuis ces 20 dernières années de gouvernance chaotique, sans aucune vision, qui n’a produit aucun résultat.
Je condamne avec fermeté ces pratiques rétrogrades qui relèvent d’un autre âge, et qui contrastent fortement avec l’impunité consacrée aux auteurs d’actes pénalement, politiquement et économiquement répréhensibles.
C’est donc à juste titre que je salue le réveil du peuple togolais aspirant à son émancipation et une plus grande efficacité politique face à cette gouvernance chaotique, marquée par une absence totale de vision stratégique de développement national. Le peuple togolais lance un message clair, net : « Les peurs et les frustrations doivent être dépassées. Assez, assez ! ».
Aujourd’hui, face à l’instabilité et à l’incapacité du gouvernement à adresser efficacement les besoins collectifs et fondamentaux de la société socio-économique, je comprends le choix de certaines franges de la population de descendre dans les rues pour exprimer leurs ras-le-bol.
Au nom de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble, j’appelle solennellement à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques qui croupissent depuis des années pour certains, dans des conditions inhumaines, dans les geôles qui tuent à petit feu.
En tout premier lieu, j’appelle à la libération de Monsieur Kpatcha GNASSINGBÉ et du Commandant Abib ATT, les deux plus anciens des détenus politiques, arbitrairement maintenus en prison depuis plus de 15 ans, malgré les décisions de la Cour de justice de la CEDEAO et du Groupe de travail des Nations Unies sur leur détention arbitraire.
J’appelle à la libération de l’ensemble des concitoyens activistes et militants du Parti National Panafricain (PNP) détenus depuis 2018, notamment M. Abdoul Aziz Goma et ses co-détenus.
J’appelle à la libération des concitoyens arrêtés et détenus sans jugement depuis décembre 2019 dans l’affaire dite de Togre Revolution, notamment l’artiste engagé Abdou-Fataï OUATTARA et ses co-détenus.
J’appelle à la libération du concitoyen et activiste politique, Monsieur Jean-Paul OUMOLOU.
J’appelle à la libération du concitoyen poète, Monsieur Honoré Sitsopé SOKPOR, alias AFFECTO.
J’appelle à la libération du concitoyen artiste, Monsieur Narcisse Essowé TCHALA, alias AAMRON.
Dans ce contexte socio-politique délétère, j’entends l’appel du peuple meurtri pour des manifestations, signe d’une radicalisation croissante du discours social et la naissance potentielle vers des formes de désobéissance civile.
Ces signaux doivent être lus avec rigueur et sérieux, non pas comme des actes isolés, mais comme les symptômes d’une crise plus profonde : celle du contrat social rompu entre les gouvernants et les citoyens du Togo. Je n’ai pas la volonté de semer la peur ou la haine, mais de rappeler avec force et conviction que le pouvoir arbitraire ne saurait prévaloir contre le bon sens, oudré et meurtre face aux souffrances du peuple.
Fait à Lomé, le 4 juin 2025
Mme Essozimna Marguerite GNAKADE
Ancienne Ministre des Armées du Togo