La reconduction de Victoire Dogbé en tant que Premier ministre suite à la transition vers un régime parlementaire au Togo a suscité une forte réaction de la part de l’opposition, qui critique ce choix comme un symbole de continuité politique plutôt que de changement significatif.
La récente modification de la Constitution togolaise, établissant une Vème République sous un régime parlementaire, a été accompagnée par la confirmation par le président Faure Gnassingbé que Victoire Sidemeho Tomegah-Dogbé demeurera à son poste de Premier ministre. Cette décision a été perçue comme une tentative de maintenir le statu quo politique par Nathaniel Olympio, leader du Parti des Togolais.
Dans ses déclarations, Nathaniel Olympio a exprimé son désaccord avec cette nomination, déclarant que cela reflète un manque d’initiative et de véritable réforme de la part du gouvernement. « Plus de deux mois après sa démission du poste de Premier ministre, Faure Essozimna Gnassingbé vient de reconduire Victoire Dogbé. Tout montre que le chef de l’État est désemparé et acculé, alors il recycle les mêmes personnes, les mêmes politiques publiques qui conduisent aux mêmes échecs », a-t-il déclaré jeudi soir.
Cette reconduction intervient dans un contexte où la nouvelle Constitution, adoptée le 19 avril et promulguée le 6 mai, prévoit un changement majeur du système politique togolais, passant d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Selon cette réforme, le pouvoir exécutif sera désormais concentré entre les mains d’un Président du Conseil des ministres, une position de premier plan comparable à celle d’un Premier ministre.
Pour Nathaniel Olympio et d’autres membres de l’opposition, cette réforme constitutionnelle aurait dû ouvrir la voie à un renouveau politique plus substantiel et à une véritable rotation du leadership. Cependant, la reconduction de Victoire Dogbé est perçue comme un signe que les efforts de réforme pourraient ne pas aller assez loin pour répondre aux aspirations démocratiques des Togolais.
Cette controverse souligne les tensions persistantes dans le paysage politique togolais, alors que les citoyens et les observateurs internationaux surveillent de près les développements futurs pour évaluer l’impact de cette transition constitutionnelle sur la gouvernance et la démocratie au Togo.