Alors que Faure Gnassingbé multiplie les déplacements à l’étranger, Nathaniel Olympio exhorte la diaspora togolaise à transformer chaque visite présidentielle en tribune de résistance. Dans un texte fort, il dénonce le mutisme qui entoure ces voyages diplomatiques et rappelle que, pendant que les voix au Togo sont bâillonnées, celles de l’extérieur ont le devoir de se faire entendre pour briser la peur et rallumer la flamme de la dignité nationale.
Togo : Faure Gnassingbé multiplie les voyages à l’étranger pendant que, dans son propre pays, les voix discordantes sont muselées et les rassemblements pacifiques interdits.
Pourtant, à chaque déplacement, une occasion se présente à la diaspora togolaise : celle de rappeler au monde que le Togo est la plus vielle dictature d’Afrique.
Ces dernières semaines, Faure Gnassingbé a été reçu dans plusieurs capitales : du 10 au 11 novembre aux Émirats Arabes Unis, du 14 au 16 octobre en Italie, et du 29 au 30 octobre en France.
En Italie comme en France, il a pu déambuler, les mains dans les poches, sans qu’aucune voix ne vienne troubler ce confort diplomatique. Chaque silence est une victoire pour lui.
Nous le savons : manifester à Lomé, Kpalimé, Sokodé, Kara ou Dapaong n’est pas un acte anodin. La répression rôde, la peur s’est enracinée. Profondément.
Mais, dans les pays d’accueil où la liberté d’expression est garantie, le silence ne peut plus être une option. Comme le disait Grâce Koumayi depuis sa cellule à la prison civile de Lomé : « Le silence ne nous protège plus. »
Chères Togolaises et Chers Togolais de la diaspora, menons le combat à tous les niveaux, sur les réseaux sociaux et partout ailleurs sur les différents terrains.
Le combat se vit sur le terrain, chaque fois qu’une opportunité se présente. À quoi bon nous reprocher, à nous qui vivons au Togo, la difficulté à mobiliser sous la menace, si ceux qui bénéficient de la liberté d’agir sans crainte désertent les lieux mêmes où se trouve le pouvoir qu’ils dénoncent ?
Soyons tous dans la chaîne du courage.
Diaspora togolaise, prenons ensemble le combat terrain dès que l’occasion se présente, pour que vos voix libres amplifient les nôtres étouffées ici, afin que, ainsi soudées, elles forment un écho que nul régime ne pourra ignorer.
Et peut-être qu’à force de voir, de loin, des Togolaises et des Togolais libres se lever, ceux d’ici finiront par sortir de leur torpeur, cette torpeur née de tant d’années de peur, de résignation et de zombification produites par la répression.
Car, sans doute que lorsque des Togolaises et des Togolais verront que d’autres compatriotes osent, ils se souviendront que leur dignité n’attend qu’une étincelle pour se rallumer.
Nathaniel Olympio















