Le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) semble avoir pris une direction radicalement opposée à celle de son défunt fondateur, Agbéyomé Kodjo. Ce dernier, qui a été un symbole de la résistance contre le régime en place, est décédé en exil après avoir mené une lutte acharnée, notamment lors de la présidentielle de 2020. Pourtant, à peine quelques mois après sa disparition, ses successeurs ont choisi d’abandonner la voie tracée par l’ancien Premier ministre, préférant une approche plus conciliante.
Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi au siège du parti, les nouveaux dirigeants du MPDD ont clairement annoncé leur volonté de s’éloigner des positions radicales que le parti avait adoptées sous la direction de Kodjo. Jonas Komlan Siliadin, président par intérim du parti, a dévoilé une nouvelle stratégie politique, qui marque un virage à 180 degrés par rapport à la ligne dure de son prédécesseur.
« Selon les dispositions de nos statuts, notre parti, d’essence socio-libérale, est résolument tourné vers la concertation politique et la recherche de compromis. Nous sommes engagés dans une opposition républicaine constructive et nous cherchons à bâtir des alliances avec tous les acteurs politiques et la société civile », a-t-il déclaré.
Ces propos sonnent comme un abandon pur et simple du combat pour lequel Agbéyomé Kodjo s’est battu avec acharnement, jusqu’à en payer le prix ultime : l’exil et la mort loin de son pays. La suspension des activités du MPDD au sein de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) après le décès de son fondateur trouve désormais une explication claire. Pour Siliadin et ses camarades, la priorité est aujourd’hui de préparer un congrès avant le 15 octobre, qui marquera « un nouveau départ » pour le MPDD.
Pour beaucoup d’observateurs, ce changement de cap ressemble à une trahison de l’héritage d’Agbéyomé Kodjo. En choisissant d’abandonner le combat qui a coûté la vie à leur leader, le MPDD semble tourner le dos non seulement à son fondateur, mais aussi à une frange importante de ses militants qui croyaient encore en la possibilité d’un changement profond au Togo.