Le mouvement citoyen « Touche Pas À Ma Constitution » a exprimé, dans un communiqué publié ce vendredi, son indignation face à l’interdiction d’une journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques. Cet événement, prévu pour le 20 septembre à Sokodé, avait pour objectif d’apporter un soutien moral aux prisonniers et de distribuer des kits scolaires à leurs enfants. Cependant, le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires a interdit la manifestation, provoquant la colère des organisateurs.
L’interdiction, transmise par une simple lettre reçue le 18 septembre, a été vivement critiquée par le front, qui la considère comme un abus de pouvoir. Selon les responsables du mouvement, une telle décision aurait dû être motivée par un arrêté ministériel en bonne et due forme, afin de garantir une transparence et un respect des procédures légales. « Touche Pas À Ma Constitution » voit dans cette interdiction une atteinte grave aux libertés publiques et une violation flagrante des droits constitutionnels des citoyens.
Dans son communiqué, le front a dénoncé les conséquences de cette décision, notamment l’impossibilité de distribuer des kits scolaires aux enfants des détenus politiques à Sokodé. « On ne peut pas continuer à confisquer les libertés publiques », s’insurge le mouvement, soulignant que ces familles, déjà affectées par l’emprisonnement de leurs proches, se voient infliger une double peine.
En revanche, à Lomé, la distribution des kits a pu se dérouler sans entrave, soulevant des interrogations sur les raisons réelles de l’interdiction à Sokodé. Le front se dit d’autant plus surpris que cette journée de prière ait été jugée comme une menace pour la tranquillité publique, alors que son objectif était purement humanitaire.
Le communiqué a également tenu à rectifier les informations contenues dans la correspondance adressée au ministère de l’Administration Territoriale. Contrairement à ce qui y est mentionné, les organisations « BINDJEGUE BINDJE », « Ensemble le Togo », et « Front Togo Souverain » n’étaient pas les organisateurs de l’événement. La journée de prière avait été planifiée par des organisations légalement constituées, telles que la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), Les Démocrates et le Parti des Togolais, jouissant pleinement du droit d’organiser ce type de rassemblement.
Malgré l’interdiction, le front « Touche Pas À Ma Constitution » réaffirme son engagement à poursuivre la lutte pour les droits des détenus politiques. Il réclame la libération immédiate de ces prisonniers, en se basant notamment sur les décisions favorables rendues par la Cour de Justice de la CEDEAO.
Le mouvement appelle également les Togolais à manifester leur solidarité en visitant les prisonniers dans les centres de détention à travers le pays. Ce geste, selon eux, permettrait de maintenir la pression sur les autorités pour obtenir leur libération.
Enfin, le front prévoit de renforcer sa campagne de plaidoyer, en sollicitant le soutien des chefs religieux, des organisations internationales et des chancelleries étrangères. Pour le mouvement, la bataille pour les libertés publiques et la justice pour les prisonniers politiques est loin d’être achevée.