Le Front « Touche Pas à Ma Constitution », une coalition regroupant une vingtaine de partis politiques et d’organisations de la société civile, a officiellement saisi la Chambre administrative de la Cour suprême du Togo. Le mouvement dénonce un abus de pouvoir de la part du ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, dirigé par le ministre Hodabalo Awate.
Dans un communiqué publié jeudi 21 novembre 2024, la cellule de communication du Front a révélé que la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), Les Démocrates et le Parti des Togolais ont déposé, le 18 novembre 2024, un recours pour contester l’interdiction, par le ministère, d’une journée de prière et de solidarité prévue à Sokodé le 20 septembre dernier.
Le recours souligne que cette décision constitue une violation des libertés fondamentales, notamment la liberté de réunion et de manifestation publique, garanties par la Constitution togolaise.
Le Front déplore que la journée de prière, destinée à soutenir moralement les détenus politiques et leurs familles, ait été annulée sans explications précises. L’événement prévoyait, entre autres, une distribution de kits scolaires aux enfants des détenus.
Dans son recours, le Front reproche au ministère une absence de motivation claire de son interdiction, ce dernier ayant simplement invoqué des arguments généraux relatifs à la tranquillité publique.
Le Front dénonce également une politique de « deux poids, deux mesures » de la part des autorités. Selon les plaignants, une manifestation similaire organisée par le parti au pouvoir s’est tenue à Sokodé le même jour, avec le soutien des autorités.
« Une précédente manifestation pacifique du Front, organisée le 16 septembre 2024 à Lomé, s’est déroulée sans aucun incident. Malgré cela, le ministère a choisi d’interdire celle prévue à Sokodé, tout en autorisant une activité du parti au pouvoir dans la même ville », s’insurge la coalition dans son communiqué.
Le Front « Touche Pas à Ma Constitution » espère que son recours devant la Cour suprême permettra de clarifier cette situation qu’il qualifie de discrimination politique flagrante. Ce nouvel épisode met une fois de plus en lumière les tensions récurrentes entre les autorités togolaises et les mouvements citoyens.
@togoactualite.com