Très attendu en fin d’année, le message de vœux du Chef de l’Etat continue quatre jours après, par susciter la controverse.
Le Président de la République a présenté dans la nuit du 31 décembre 2013, ses vœux à la nation togolaise. C’est à travers un discours d’environ treize minutes, délivré sur la télévision nationale TVT. Pour une année qui a été marquée par des évènements dramatiques comme les incendies criminels des marchés de Lomé et Kara, une persistante ébullition du front social, ainsi que les attentes en matière des réformes constitutionnelles et institutionnelles, Faure Gnassingbé à qui de nombreux observateurs reconnaissent les efforts en matière de réalisation des infrastructures routières, s’est appesanti sur quatre principaux axes dans son message.
La refondation de la société togolaise fortement marquée par des inégalités sociales, sur de nouvelles valeurs, le renforcement de la cohésion sociale, de la prospérité économique, la réduction des inégalités et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du pays et de la sous région ouest africaine. Des ambitions certes nobles, mais qui ne devraient pas selon certains Togolais, servir de cache sexe ou de sujets de divertissement aux préoccupations quotidiennes.
En particulier, le fait que le Président de la République n’a rien dit à propos des incendies des marchés est diversement interprété. Pour certaines commerçantes victimes de l’incendie du grand marché, ce silence du Chef de l’Etat sur un sujet aussi crucial est symptomatique du peu d’intérêts qu’il témoigne à l’endroit de leurs difficultés. « On nous a dit de suivre le message du Chef de l’Etat, qui contiendrait de fortes annonces. Mais au final, nous avons été déçues. Il n’y a même pas eu un seul mot de compassion à notre égard.
C’est pénible de voir que celui qu’on doit prendre comme notre père à tous, se soucie peu de la dramatique situation dans laquelle on nous a plongée », a commenté Yvette, revendeuse de mèches au grand marché de Lomé.
Pendant que la justice se montre à la peine dans cette affaire d’incendies provoquant doutes et inquiétudes sur ses motivations réelles, les femmes sont malmenées aux alentours de l’emplacement de l’ancien bâtiment en ruine après l’incendie, pour trouver une place afin de continuer leurs activités. Du côté des partisans de l’opposition également, on croit décrypter un embarras de Faure Gnassingbé dans cette affaire d’incendies. « Si Faure Gnassingbé n’a pas dit un seul mot sur les incendies des marchés, c’est bien parce qu’il est conscient que les auteurs de ces drames se trouvent dans son camp », estime Kokou Dogblé, militant du parti de Jean-Pierre Fabre.
Mais pour un partisan du Chef de l’Etat, « Faure Gnassingbé est déjà intervenu plus d’une fois sur cette question durant l’année 2013. Place maintenant à la justice », se défend Dodzi Kobla, jeune militant de l’Union pour la République.
Toujours est-il que la question des incendies reste une préoccupation pour tous les Togolais, qui souhaitent connaître la vérité sur les auteurs et un dédommagement aux victimes.
koaci
