Togo: Le Commandant Amah pris dans les mailles d’un acharnement ?


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Officier supérieur de la Gendarmerie nationale radié à la faveur de l’affaire de coup d’Etat d’avril 2009, le Commandant Olivier Amah croupit depuis environ huit (08) mois en prison, pour avoir dit le Gouvernement, appelé l’armée au soulèvement.

Le 05 février prochain, un nouvel arrêt est attendu de la part de la Cour d’appel de Lomé, sur une demande de mise en liberté provisoire du Cdt Olivier Poko Amah. Arrêté depuis le 27 mai 2013 suite à une interview accordée à Radio Légende, l’ancien patron des renseignements de la Gendarmerie nationale est en détention à la prison privé d’Atakpamé où il a été ramené après un bref transfèrement cavalier à plus de 600 km au nord de Lomé, à la prison civile de Mango.

Condamné dans l’affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat et radié de l’armée alors même que l’Avocat général auteur de la poursuite à indiqué dans sa plaidoirie ne pas disposer d’éléments probants sur son implication, le Cdt. Olivier Amah, a décidé de se battre pour le respect des droits humains. A la tête de l’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO), cet ancien officier engage une lutte sans concession pour le dédommagement des victimes de tortures dont ceux comme lui, dans l’affaire de coup d’Etat avec Kpatcha Gnassingbé.

Natif de Pya, comme la famille présidentielle, Olivier Poko Amah adhère à la tête de ASVITTO au Collectif Sauvons le Togo (CST), une première. Malgré les menaces et autres avances, le président de ASVITTO maintient sa position. C’est dans ce contexte qu’il accorde une interview à la radio locale « Légende », pour convier l’Armée à convaincre comme elle l’a fait en 1966, le Chef de l’Etat à dialoguer avec son opposition. Le pouvoir s’en saisit pour l’embastiller pour une charge dont la peine ne dépasse pas un an, aux termes de l’article 87 du Code de la presse et de la communication.

Selon l’article 113 du code de procédure pénale, « en matière correctionnelle, lorsque le maximum de la peine prévue par la loi est inférieure à deux (02) ans d’emprisonnement, l’inculpé domicilié au Togo ne peut être détenu plus de dix jours après sa première comparution devant le juge d’instruction ». La même disposition prévoit en son alinéa 2 que, « la mise en liberté est également de droit lorsque la durée de la détention préventive atteint la moitié du maximum de la peine encourue et que l’inculpé est délinquant primaire ».

Les conseils de l’ancien officier supérieur de Gendarmerie ont fait valoir ces dispositions pour introduire une demande de mise en liberté provisoire, mais la justice togolaise a mis en avant la condamnation du Cdt Amah dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé, pour rejeter la demande. Or, il est de notoriété publique qu’en dehors du fait que l’Avocat général avait indiqué lors du procès l’absence de preuve contre Olivier Poko Amah, la Cour de justice de la CEDEAO saisie de ce dossier, a fustigé la violation des droits des condamnés et souligné que le procès n’a pas été équitable.

Pour Me Raphael Kpanté-Adzaré, son client est victime d’un acharnement. Il justifie cette position par l’ouverture d’une information dans ce dossier au niveau du 2ème cabinet d’instruction. « Ce dossier ne devrait pas aller en instruction. On ouvre une information pour faire des enquêtes, mais dans ce cas ci, aucune enquête n’est possible puisqu’il s’agit d’une citation directe et que la bande de son interview est disponible ». L’avocat par ailleurs président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), fustige une manœuvre dilatoire pour maintenir longtemps le Cdt. Amah dans les liens de la détention, sans jugement.

Un rapport du Haut Commissariat des Droits de l’Homme pour les Nations Unies (HCDH-Togo) avait récemment dénoncé l’instrumentalisation de la justice togolaise.

 
koaci
 

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