La Société des Étudiants Engagés du Togo (SEET) a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de criminalisation croissante de l’engagement citoyen dans le pays. Dans un communiqué rendu public le 1er octobre 2025, l’organisation estudiantine alerte sur une vague d’arrestations visant de jeunes militants et étudiants, accusés de graves infractions après avoir exprimé leur engagement pour les droits civiques.
Selon la SEET, les faits remontent au 22 août dernier, lorsque deux jeunes militants connus, Armand Agblèzè et Osél Agbagno, ont été interpellés à Lomé par des agents en civil alors qu’ils quittaient un bar après une soirée entre amis. Placés sous mandat de dépôt le 2 septembre, ils ont été inculpés pour troubles aggravés à l’ordre public, incitation à la révolte, tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État et déstabilisation des institutions.
Ces accusations, que l’organisation juge infondées, seraient les mêmes que celles systématiquement retenues contre les opposants ou voix critiques du régime.
La SEET indique qu’une répression ciblée s’est ensuite abattue sur d’autres jeunes proches des premiers arrêtés. Parmi eux, Chimène Akou Apévon (arrêtée le 28 août), Yawo Atitso, secrétaire général de la SEET, ainsi que Abdoul Zoulkaneini Lamboni et Julien Komandéga Kataka. Par ailleurs, Zodji Mario Junior, étudiant détenu depuis les manifestations du 6 juin, reste également derrière les barreaux pour des accusations similaires.
Pour l’organisation, ces arrestations, intervenues à la veille de la rentrée universitaire, portent une grave atteinte au droit à l’éducation. « Trois étudiants se retrouvent privés de liberté et de leur droit fondamental à l’éducation », déplore la SEET, qui y voit une stratégie de musellement de la jeunesse.
Dans son communiqué, le Bureau exécutif national de la SEET formule plusieurs revendications :
La libération immédiate et sans condition de tous les étudiants détenus arbitrairement.
La libération de l’ensemble des détenus politiques au Togo.
La fin des intimidations et du harcèlement judiciaire contre les jeunes militants.
Le respect des libertés fondamentales, garanties par la Constitution togolaise et les conventions internationales ratifiées par le pays.
La SEET appelle la communauté estudiantine à se mobiliser pour défendre ses droits et interpelle les organisations de défense des droits humains ainsi que les partenaires internationaux du Togo, afin qu’ils conditionnent leur coopération au respect effectif des droits humains.
« L’injustice qui frappe l’un d’entre nous menace la liberté de tous. Aucune démocratie ne se construit dans la peur, et aucun État ne peut durablement faire taire sa jeunesse sans compromettre son avenir », conclut le communiqué.
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