C’est tout de même étonnant de voir Faure Gnassingbé parler de paix, dela justice, de la dignité et de l’espoir au Togo. Il parle d’ailleurs de quelle paix ? Disparu des radars de Lomé depuis le 06 mai dernier, date de sa prestation de serment comme Président du Conseil des ministres suivant la nouvelle constitution qu’il s’est taillée, Faure Gnassingbé est réapparu dans la capitale togolaise ce samedi par le biais d’un de ces sommets inutiles aux Togolais et pompeux dont son régime est friand.
La matinée de la journée de ce samedi 11 octobre 2025 a été perturbée pour les Togolais, usagers des petits axes routiers dont dispose la capitale du pays. Et pour cause, Faure Gnassingbé qui, depuis sa prestation de serment en mai dernier, s’est retranchée dans son palais de la présidence alors qu’il n’est plus Président de la République, effectuait une sortie vers l’un des rares hôtels de Lomé dans le cadre du sommet intitulé « Lome Peace and Security Forum ».
Il s’agit de la deuxième édition de cette rencontre qui en définitive n’apporte rien de concret ni aux Togolais ni aux Africains.
Comme d’habitude, le dictateur togolais a tenu un discours totalement aux antipodes de la politique répressive et anti-développement qu’il a installée dans son propre pays depuis plus de 20 ans.
Pour l’occasion, Faure Gnassingbé a laissé entendre que « la paix (…), n’est pas seulement l’absence de guerre, c’est la présence de la justice, de la dignité et de l’espoir ». Alors qu’il y a quelques semaines, au cours des campagnes pour les élections locales, sa minorité n’a pas hésité à afficher comme slogan de campagne « la paix vaut mieux que le pain », une assertion qui veut dire qu’il vaut mieux avoir faim en l’absence de guerre que de sa battre pour une société juste, digne et équitable.
Cette déclaration de Faure Gnassingbé qui, lorsqu’il se retrouve devant des représentants de la communauté internationale, semble soudainement devenir amnésique des conditions de vie infernale imposées par son régime cinquantenaire aux Togolais, est totalement ridicule.
Sur la question de la justice, il faut rappeler au Président du Conseil des Ministres que depuis son arrivée au pouvoir en 2005, tous les crimes économiques révélés, non seulement par des rapports des institutions de la République comme la Cour des Comptes, mais également des investigations de journalistes sont restés impunis.
La justice togolaise soumise à ses ordres est beaucoup plus diligente à jeter en prison de pauvres innocents qui dénoncent les abus d’autorité et les dérives de sa minorité.
En ce qui concerne la dignité, il est nécessaire de lui rappeler également la situation de misère dans laquelle baigne la majorité de ses concitoyens. Et au-delà cette misère, celle des détenus politiques régulièrement torturés dans les centres officiels de détentions et les lieux secrets où sont retenus de simples citoyens.
Le manque de dignité se révèle également dans l’inégalité sociale à l’accès aux soins de santé avec des Centres Hospitaliers Universitaires crasseux aux côtés d’un « Dogta Lafia » considéré comme hôpital de référence hors de prix.
Quant à la question de l’espoir dont parle Faure Gnassingbé, il s’agit véritablement d’une comédie d’Etat. Depuis 2005, le dictateur togolais s’est entouré d’une minorité qui roule sur les richesses du pays.
Une politique de chaise musicale est installée au sommet de l’Etat où les mêmes personnes passent d’un poste à un autre. La preuve tangible de cette politique résulte du gouvernement publié cette semaine, lequel est composé des mêmes personnes de l’entourage de Faure Gnassingbé.
Avec sa 5ème République, Faure Gnassingbé a annihilé tout espoir du citoyen togolais de se voir élire aux destinées du Togo.
Somme toute, ni la justice ni la dignité ni l’espoir qui sont caractéristiques de la paix dont parle Faure Gnassingbé n’existe dans la société togolaise. Le Togo est-il finalement en paix ?
source : lalternative.info