L’avènement de la Vème République a davantage jeté de gros nuages sur le fonctionnement du Togo. Pendant que le peuple désorienté, attend impatiemment d’être fixé sur le nouvel horizon, la posture alambiquée du Chef de l’Exécutif douche tout espoir d’un pas en avant vers le redécollage du Togo. Plus de six mois après sa prestation de serment et un mois après la formation du gouvernement, le Président du Conseil n’a rien dit sur sa politique générale. En lieu et place, il se donne plutôt à fond dans des voyages onéreux à travers le monde ainsi que dans l’organisation des sommets et rencontres sur la sécurité et la paix. Même au pays, le principal programme, ce sont les bains de foule à Lomé et dans la Kozah et la célébration des 20 ans de la disparition de Eyadema Gnassingbé.
20 ans après Eyadema et Jubilé de perle de EFOFAT
Dans notre parution N°1236 du 27 Octobre 2025, nous avions titré «A quand la présentation de la politique générale du gouvernement ?»
Dans cette parution, nous avions écrit: «Les habitudes ont la vie dure. En tant que Président de la République, il avait le devoir républicain de présenter l’état de la nation devant l’Assemblée.
En 20 ans soit quatre mandats, Faure Gnassingbé ne s’est présenté que deux fois.
A présent, il se fait désigner Président du Conseil le 3 mai 2025 dans ce qu’il appelle le régime parlementaire. En vérité, il s’agit sous d’autres cieux d’un type de gouvernance plus exigeant. Le Chef de l’Exécutif est plus présent devant le Parlement pour se prononcer sur sa vision et tous les sujets d’actualité.
On a pris plus de cinq mois pour former le gouvernement encore incomplet. Trois semaines après, le peuple togolais est toujours dans l’attente de la déclaration de politique générale. En l’espèce, l’article 54 de la Constitution du 6 mai 2024 stipule : « Le Président du Conseil, après délibération du conseil des ministres, peut engager devant l’Assemblée Nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme». Dans la foulée, des sources proches du pouvoir ont annoncé que Faure Gnassingbé devait être devant les députés le lendemain pour présenter sa politique générale en même temps que l’élection de nouveaux membres du Bureau de l’Assemblée Nationale. Il n’y était pas. On l’a plutôt aperçu à Luanda au 3ème Sommet sur le financement des Infrastructures en Afrique puis à Paris à la rencontre internationale pour le soutien à la Paix et à la Prospérité dans la Région des Grands Lacs.
Du retour au pays, il s’est signalé à la célébration du jubilé de perle(30 ans) de l’Ecole de Formation des Officiers des Forces armées togolaises (EFOFAT) qui s’est déroulée le 6 novembre 2025 à Pya dans la Préfecture de la Kozah.
Il se rapporte que cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la célébration du vingtième anniversaire du rappel à Dieu du Père de la Nation, feu le Général Gnassingbé Eyadéma, initiateur de «ce pôle d’excellence de formation de l’élite militaire nationale et régionale.»
Comme on pouvait s’y attendre, «un accueil populaire des forces vives de la région a été réservé au Président du Conseil qui a suivi avec intérêt les communications scientifiques « sur deux thèmes : « Général Gnassingbé Eyadéma : soldat, bâtisseur des Forces Armées Togolaises » et « L’évolution de la formation des officiers au Togo : acquis et perspectives ».
Faure Gnassingbé n’a pas boudé son plaisir.» Merci du fond du cœur à nos compatriotes venus m’accueillir à mon arrivée à la cérémonie du 30I” anniversaire de l’École de Formation des Officiers des Forces Armées Togolaises (EFOFAT) ce jour.
Votre enthousiasme, vos sourires et vos encouragements m’ont profondément touché. Ils traduisent l’unité, la solidarité et l’amour que nous partageons pour notre chère patrie.
Ensemble, continuons de soutenir nos forces de défense et de sécurité qui, par leur engagement et leur professionnalisme, incarnent la fierté et la résilience du Togo», a-t-il posté sur sa page Facebook.
C’est à croire qu’après 20 ans, Faure Gnassingbé ne sait que faire ça.
En réalité, après 20 ans de gouvernance, un bilan rigoureux et méthodique s’impose pour fixer de nouveau cap. Mais là, on préfère célébrer les 20 ans de la mort de Eyadema.
Les fonds mobilisés pour l’organisation de ce bain de foule peuvent servir à arranger une salle de classe quelque part ou un forage dans un pays où l’eau potable est un luxe.
Quand des dirigeants sont montrent aussi indifférents aux souffrances de la population, l’inquiétude quant à l’avenir du Togo prend davantage s’accroit.
Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur















