Je me permets de parler d’un individu qui avait parier sur ma mort parce qu’il a la facilité d’ôter la vie, sans être inquiété.
Il y a des personnages de séries d’horreur, qui, derrière une façade aimable et moralisatrice, cachent un côté obscur.
C’est amusant, mais le Togo semble avoir un de ces personnages… en réalité. Christian Trimua, ancien ministre des Droits de l’homme et aujourd’hui Secrétaire général du gouvernement, est lui-même au centre d’une saga qui fait froid dans le dos.
Trimua, cet illustre juriste de la « grande gueule », s’est retrouvé bien malgré lui (ou pas) mêlé à une sordide affaire de meurtres en série.
Pendant plus de huit mois en 2012, des corps mutilés de jeunes filles étaient retrouvés aux alentours d’Agoé, un quartier de Lomé. Il s’agissait d’une manœuvre de ‘’serial killer’’.
Et figurez-vous, la gendarmerie a découvert après les enquêtes que le principal suspect n’était autre que notre cher Christian Trimua, prétendu fils de pasteur et homme de droit.
Il fut formellement inculpé par la justice togolaise avec les autres membres du gang qui, eux, croupissent en prison.
Mais nous sommes au Togo, où la justice a un don pour effacer les preuves.
Voilà Christian, non seulement hors de prison, mais promu aux plus hauts postes de l’État.
Son ami, Faure Gnassingbé, le président, n’a pas résisté à l’ironie : il nomme Trimua au ministère des Droits de l’Homme, puis comme Secrétaire général du gouvernement.
Belle récompense, après avoir aidé à faire « sauter » les élections présidentielles au nom d’une nouvelle constitution dénommée de la Vè République, pour garder son mentor président à vie.
Et maintenant, ce bon monsieur Trimua se permet de dénigrer la qualité des journalistes togolais, défenseurs des droits de l’homme et acteurs politiques d’opposition, tout en fanfaronnant que le Togo est un modèle sans prisonniers politiques.
Il nous conseille même de prendre exemple sur l’étranger. Lol.
Au passage, quelqu’un pourrait lui rappeler que les vrais ministres de Droits de l’Homme n’ont pas des cadavres dans leur frigo ? Oui, j’ai bien dit « cadavres dans le frigo », car c’est ce que certains vivent au Togo sous la gouvernance du régime.
Mais au fond, comment se sent Christian Trimua, sachant que tout le monde connaît la sombre histoire qui le poursuit ? On se demande bien ce que pensent de lui ses collègues ministres, ceux qui sont au courant, qui voient cet homme se pavaner devant les cameras avec tant de morgue.
Lui, qui, sans l’ombre d’un remords, fait étalage de ses convictions, on dirait qu’il a une conscience bien morte.
En tout sincérité, j’ai de la peine pour ce monsieur.
Ce spectacle d’un homme qui se ment à lui-même de cette conscience éteinte, tout cela donne un mélange de tristesse et d’effroi.
Cette situation est-elle une honte pour le Togo ? Si elle sied à Faure Gnassingbé, elle devrait pourtant outrer tous ceux qui croient encore en la justice.
L’impunité a beau être la norme dans ce pays, elle devrait avoir des limites. Un jour, les familles des victimes pourront briser leur silence. Et alors, justice sera faite.
Les organisations internationales des droits de l’homme devraient bien garder un œil sur Trimua lors de ses périples à l’étranger, financés par les contribuables togolais.
En toute sérénité, c’est assez curieux de comprendre à quel point, sous des dehors respectables, certains dissimulent l’indicible horreur.
Christian Trimua en est une fantastique illustration.
Carlos KETOHOU
Le 12 novembre 2024