L’agression brutale du député sénégalais Guy Marius Sagna, survenue lors d’une rencontre citoyenne au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), a plongé la scène politique togolaise dans l’indignation. La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a fermement condamné cette attaque, dénonçant une « agression scandaleuse contre la démocratie » et un bilan accablant en termes de blessures et de destructions matérielles.
Selon la DMP, l’agression s’est déclenchée dès le début de la rencontre, alors que Guy Marius Sagna demandait à l’assemblée de se lever pour l’hymne national. Un groupe d’individus s’est introduit dans l’enceinte de la réunion et a violemment attaqué les participants. « Des chaises ont été lancées en direction de la tribune officielle, plongeant la salle dans le chaos », précise le communiqué. Le groupe d’assaillants, non identifié mais soupçonné d’être lié à des forces sécuritaires, s’est livré à des actes de vandalisme d’une ampleur inédite.
Le bilan matériel de l’attaque est lourd. La DMP fait état de 300 chaises saccagées, d’un appâtâme entièrement détruit, et de deux véhicules caillassés. Les assaillants ont également arraché les portables de plusieurs participants et confisqué le matériel des journalistes, avant de le jeter dans un puits. Cette attaque, qualifiée de « déferlement de violence préméditée », a laissé l’enceinte du siège de la CDPA dans un état de désolation.
Sur le plan humain, les conséquences sont tout aussi dramatiques. La DMP dénombre une vingtaine de blessés graves, dont quatre victimes avec des hémorragies cérébrales nécessitant des sutures, et une potentielle fracture au pied. Parmi les plus touchés, Guy Marius Sagna, grièvement blessé à la tête, a dû être évacué en urgence vers une clinique après avoir subi une commotion cérébrale et une plaie ouverte au visage. Targone Sambiri et Satchibou, membres de la DMP, ont également été gravement touchés, souffrant de traumatismes crâniens. Quant à la députée Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, elle a subi une contusion au front.
Les organisateurs restent également sans nouvelle du secrétaire permanent de la CDPA, sévèrement battu lors de l’attaque. La DMP accuse par ailleurs une patrouille de police stationnée devant le lieu de la réunion d’avoir sciemment laissé la violence éclater, sans intervenir.
La DMP pointe du doigt l’inaction des forces de sécurité, accusées d’être complices de l’agression. « Des agents de la Direction de la police judiciaire (DPJ) et du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) ont été identifiés sur les lieux, armés, mais n’ont rien fait pour arrêter les violences », dénonce le communiqué. Cette complicité présumée soulève de sérieuses questions sur l’implication des forces de l’ordre dans ce qui semble être une tentative d’intimidation visant les voix dissidentes.
En réaction, la DMP appelle à une enquête indépendante pour identifier et sanctionner les auteurs de ces violences, tout en appelant les défenseurs de la démocratie à se mobiliser pour protéger les libertés fondamentales au Togo.