Ils sont quelque 700 représentants de partis, de la société civile et de syndicats, mais aussi des experts et des universitaires, qui se sont réunis à Diamniadio, près de Dakar du 28 mai au 4 juin 2025 pour la « refondation » de la démocratie au Sénégal, dans un contexte de tensions entre le pouvoir et les anciens dignitaires du régime Macky Sall. Le Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a procédé à l’ouverture de ce dialogue national au cour duquel l’opposition représentée à cette concertation l’a appelé à « poser des actes de concorde et de réconciliation nationale » par « la libération de jeunes », dont plusieurs sont en détention pour « délit d’opinion », et « la fin de toutes les détentions provisoires » d’anciens responsables politiques. Un pays qui veut avancer doit apprendre à faire parler ses filles et fils. Au Sénégal, rien n’urge pour que le nouveau régime qui a fait à peine une année à la tête du pays puisse appeler à une concertation nationale.
Mais pour l’ancrage de la démocratie et les défis du développement du pays, ce sursaut a été fait même s’il n’a pas requis l’assentiment de toute la classe politique.
Au Togo, il y a urgence que Faure Gnassingbé prenne la parole. Aucun pays ne peut se développer sous tension permanente. Depuis plusieurs mois, la déflagration socio-politique est accentuée aussi bien à l’intérieur du pays que dans la diaspora. En cause, le changement unilatéral de la constitution et la volonté du pouvoir à vie du Président du parti au pouvoir.
En réponse aux manifestations pour la bonne gouvernance, c’est une spirale d’interpellations des jeunes, activistes, artistes, étudiants. Les derniers cas en date sont l’ancienne ministre des Armées Marguerite Gnakade et l’artiste Aamron interpellés la semaine dernière. Une situation qui suscite de vive indignation au sein de l’opinion. Les chefs d’accusation sont presque les mêmes : troubles aggravés à l’ordre public, atteinte à la sécurité de l’Etat. C’est la liste des prisonniers d’opinion qui s’allonge avec son lot de décès dans les geôles. C’est l’image du Togo qui continue d’être écornée.
Pourtant, les autorités savent bien que quiconque que les arrestations arbitraires ne sont pas les réponses aux revendications des voix opprimées. Aucun pays ne peut se relever dans un climat aussi anxiogène.
Les voisins immédiats à l’Est et à l’Ouest ont largement pris le train de développement. Malheureusement, le Togo demeure dans les faits divers et les querelles intestines.
Comment dans ces conditions, le pays peut faire véritablement face aux vrais enjeux du développement?
Que cela change pour le bien du pays.
Honoré Adontui
Source: lecorrecteur.tg