Cher député Aimé Gogué,
Votre réaction soulève des questions essentielles sur votre position dans la lutte pour la libération nationale du Togo. Si vos actions passées méritent d’être reconnues comme telles, elles ne peuvent justifier une posture ambiguë et paradoxale qui, dans les faits, semblent favoriser le régime de prédation que vous prétendez combattre. Votre argumentation, bien que séduisante superficiellement, appelle une analyse critique pour clarifier vos intentions et leur alignement avec les aspirations du peuple togolais.
1. Une revendication discutable d’un leadership anti-régime.
Vous affirmez avoir fait « beaucoup plus contre ce régime » que d’autres, mais cette déclaration soulève des doutes quant à votre rôle réel dans la lutte.
Actions en décalage avec les attentes populaires : Si vos initiatives, telles que votre visite au Secrétariat d’État à Washington, sont louables sur le plan diplomatique, elles n’ont pas eu d’impact tangible sur le terrain pour mobiliser le peuple contre le régime.
Manque de cohérence : Vous siégez dans une Assemblée légitimée par une constitution que vous critiquez publiquement. Vous participez à une mission à l’étranger pour avoir des raisons justificatives du choix de la cinquième République et collecter les mécanismes de fonctionnement du régime parlementaire. Comment le peuple peut-il comprendre cette contradiction que vous entretenez de votre propre gré ?
2. Une posture de double jeu : au service de qui ?
Votre discours suggère un engagement contre le régime, mais vos actes, en tant que député siégeant dans une Assemblée monolithique et désirant participer aux élections sénatoriales de la cinquième République, contredisent cette prétention. Cela révèle la perversité de votre positionnement ambigu dans la lutte de libération nationale.
Participation à des institutions controversées : En siégeant sous une constitution que vous jugez illégitime, vous cautionnez indirectement un système que vous dites combattre.
Manque de transparence sur vos motivations : Votre défense se concentre sur vos actions passées, mais évite de clarifier votre stratégie actuelle face à un régime de prédation. Êtes-vous un allié du peuple ou un acteur opportuniste cherchant à naviguer entre les deux camps pour des intentions inavouées ?
3. Une demande de preuves qui élude la question essentielle.
Vous demandez que l’on démontre que vous avez tort. Mais l’enjeu ici n’est pas de confronter vos mérites personnels, mais de questionner la cohérence de votre posture politique et de votre cheminement pour ou contre la lutte de libération nationale.
Les faits parlent d’eux-mêmes : Votre rôle au sein d’un système illégitime suffit à semer le doute sur votre engagement véritable par rapport aux intérêts du peuple togolais. Je suppose.
Un appel au peuple ignoré : La lutte pour la libération nationale exige des actions collectives et transparentes, pas des démonstrations individuelles de pouvoir ou d’influence.
4. Une invitation à la cohérence et à l’humilité.
Votre contribution au rejet du MCC est une action notable que vous seul vous appréciez, mais elle ne saurait effacer l’impression d’ambiguïté que vous laissez aujourd’hui auprès de l’opinion publique.
Revenir au fondamental s’impose à nous tous : Si vous êtes réellement engagé dans la lutte pour la libération nationale, vous devez aligner vos actes sur vos discours. Refuser de siéger sous une constitution illégitime serait un premier pas vers la cohérence. Ensuite, renoncer à la candidature aux élections sénatoriales serait une confirmation de votre positionnement au côté de ceux qui dénoncent véritablement le processus de l’avènement de la cinquième République au Togo.
Une posture défensive improductive : Plutôt que de demander que l’on vous prouve votre tort, invitez au dialogue pour construire une stratégie unifiée avec les forces démocratiques.
Une interpellation pour choisir un camp s’impose.
Cher député, le peuple togolais attend de ses leaders clarté, cohérence et courage. En tant que figure politique, votre rôle est crucial, mais il doit être dénué de toute ambiguïté. La lutte pour la libération nationale ne peut tolérer de double jeu ni de demi-mesures.
Rejoignez sans réserve le camp du peuple, renoncez aux institutions contrôlées par le régime et engagez-vous pleinement dans une stratégie collective de libération. Si vous êtes réellement du côté de la justice, vos actes devront parler plus fort que vos mots.
*Guillaume KOLOR*
Étincelle dans un coin de l’univers.