Lomé accueille, depuis lundi 19 mai, un atelier régional de formation à l’intention des entreprises semencières venues de cinq pays de l’Afrique de l’Ouest : le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Sierra Leone. Organisé par Seed Systems Group (SSG), une organisation à but non lucratif panafricaine spécialisée dans le développement des systèmes semenciers, l’atelier vise à renforcer les capacités techniques et managériales des participants en matière de production et de gestion d’entreprises semencières.
Pendant quatre jours, les participants vont partager leurs expériences, discuter des défis communs dans leurs pays respectifs, et identifier ensemble des pistes de solutions. L’objectif est non seulement, d’améliorer la qualité des semences produites localement, mais aussi d’assurer la viabilité économique des entreprises du secteur.
« Ces dernières années, il y a eu beaucoup d’investissements dans la recherche agricole pour créer de nouvelles variétés de cultures telles que le riz, le maïs, le sorgho, le niébé, l’arachide et bien d’autres. Le défi aujourd’hui est de faire en sorte que ces variétés atteignent les producteurs sur le terrain. Pour cela, il est essentiel de disposer d’un secteur semencier solide, englobant la production, le contrôle qualité, et une logistique de distribution efficace. Les entreprises privées jouent un rôle central dans ce processus », a souligné Joseph DeVries, président de SSG.
Pour Marius Gunga, formateur à l’atelier, la viabilité d’une semence repose sur sa conformité aux normes réglementaires de certification, sa performance agronomique, et sa rentabilité économique. Il insiste cependant sur les nombreux obstacles auxquels fait face le secteur en Afrique.
« L’un des principaux défis est le manque de capacités internes, en particulier le déficit de ressources humaines qualifiées, d’infrastructures adaptées et de financement. Sans ces éléments, il est difficile pour les entreprises de produire des semences de qualité ou d’investir de manière durable », a-t-il expliqué.
À cela s’ajoutent, selon lui, des systèmes semenciers nationaux encore fragiles, un manque de variétés innovantes disponibles pour la commercialisation, des problèmes de coordination régionale en matière de réglementation, et surtout des difficultés d’accès au marché pour les semences améliorées. Le tout est exacerbé par la faiblesse, voire l’absence, de systèmes de vulgarisation agricole efficaces.
Plusieurs thématiques sont au programme de cet atelier : élaboration d’un portefeuille de cultures et de variétés à fort potentiel commercial, production de semences de qualité sous contrat, élaboration de plans d’affaires et de production, gestion post-récolte (conditionnement, traitement, stockage), promotion et commercialisation des semences, contrôle qualité interne, gestion financière et stratégies de marketing d’une entreprise semencière.
Pour rappel, Seed Systems Group est dirigé par des experts ayant contribué à la création de plus de 100 entreprises semencières locales dans une quinzaine de pays africains. Convaincue que chaque agriculteur, dans chaque village, devrait avoir accès à des semences de haute qualité et adaptées aux réalités locales, l’organisation œuvre en collaboration avec les gouvernements et les investisseurs pour faire de cette ambition une réalité concrète à l’échelle du continent.
