Lancé le 4 avril 2012, le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) va boucler jeudi prochain, ses 12 mois d’activités. Plusieurs manifestations sont prévues par les responsables du CST pour ce premier anniversaire. Selon Me Zeus Ajavon, coordonnateur du CST dans une interview accordée à l’Agence Savoir News, le bilan après 12 mois d’existence, est « nettement positif ».
Savoir News : Quel bilan dressez-vous, après un an d’activités ?
Me Zeus Ajavon : Ce serait très long de vous faire un bilan exhaustif, mais je peux vous donner l’essentiel de ce qui s’est passé. Le premier aspect que je tiens à souligner c’est le fait que le CST a réussi à mettre des centaines de milliers de togolais dans la rue. En tout cas, depuis que je mène des activités politiques au Togo, je n’ai jamais vu autant de gens dans la rue. Et plus, des gens sont restés la nuit jusqu’au matin. Et là, c’est un aspect extraordinaire, exceptionnel. Deuxièmement, le CST a su insuffler dans la population togolaise, un esprit de contestation du pouvoir en place, contestation de ce qui ne va pas, contestation de l’arbitraire, contestation de l’accaparement du pouvoir par un clan, contestation de l’instrumentalisation de la justice, de la jeunesse etc…. Les agents de l’Etat qui feront grève cette semaine. Mais cela fait combien de temps, qu’il n’y a pas eu grève dans ce pays ? Le CST a su également insuffler à la population togolaise, la participation à la lutte. C’est ce que le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) avait déjà commencé et que le CST a amplifié. C’est la population togolaise qui finance ce que nous faisons. A la fin de chaque meeting, il y a quête. Globalement, le bilan est nettement positif.
Savoir News : Quelles sont les difficultés rencontrées par le CST durant ces 12 mois d’activités ?
Me Zeus Ajavon : La grande difficulté, c’est que nous avons eu deux branches : une branche qui ne voulait aucun dialogue, aucune négociation avec le pouvoir et une autre branche favorable au dialogue et c’est la branche majoritaire. Et il est inscrit dans la plateforme du CST et dans l’acte fondateur du Collectif que le dialogue est le moyen d’action en vue d’arriver à nos objectifs. Cette situation a fait que certains sont partis. Mais, je peux vous affirmer que ceux qui sont partis sont en train de revenir.
Savoir News : Pour ce premier anniversaire, quelles sont les activités prévues ?
Me Zeus Ajavon : s allons d’abord mettre nos activités sous la protection divine. Dès mardi, nous invitons la population à assister à la messe d’action de grâce qui sera dite à 12H à la Cathédrale. Le mercredi, un culte est prévu au temple méthodiste Salem de Hanoukopé à 12H. Toujours le mercredi, un autre culte aura lieu au temple presbytérien Apégamé à 18H. Le jeudi, une grande marche à partir de 8H, avec pour départ, le carrefour du marché de Bè. Cette marche sera suivie d’un meeting au stade Oscar Anthony de Bèniglato pour réclamer la libération sans condition des personnes détenues injustement dans l’affaire des incendies des grands marchés de Kara et de Lomé, la publication intégrale du rapport des experts français sur les causes de ces incendies, l’audit du recensement électoral dans la zone 1, avant la poursuite des opérations dans la zone 2 et la mise en place d’un comité préparatoire pour un dialogue franc et structuré avant les prochaines élections.
Savoir News : Vous avez répété à plusieurs reprises lors de la conférence de presse tenue ce lundi que « la peur a changé de camp ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Me Zeus Ajavon : Je le dis et je le répète. 1 – Le Togo est à visage découvert devant la communauté internationale. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui dans ce pays et qui n’est pas relayé par les médias et par tous les moyens de communication ? C’est quelque chose d’extraordinaire. 2 – C’est leur derrière qui est carrément dehors. Vous savez, dans tous les marchés du monde, il y a des entités invisibles qui sont là. Ces entités sont souvent des entités négatives. Elles ont été mises dehors par les flammes, on n’a pas laissé une seule place à ses entités pour se réfugier, car le marché a brûlé entièrement. Ces entités sont dans la rue et dans l’espace. Et quand elles sont dans l’espace, elles cherchent ceux qui leur ont créé cette situation. Hier, lorsqu’il a plu, beaucoup de gens ont eu peur. La peur a changé de camp et dans ces circonstances, nous allons faire la libération de notre pays.
Savoir News : Quelles sont vos perspectives au CST ?
Zeus Ajavon : Nous avons organisé l’acte 1 des « derniers tours de Jéricho ». Ce qui ce a donné lieu à tous les remous et au cours desquels les gens d’en face ont profité pour brûler les marchés. Ensuite, nous avons fait l’acte 2 avec des prières. Maintenant, nous allons faire l’acte 3 : rendre grâce à Dieu pour un an d’activités et puis après, nous allons recommencer la lutte dans la rue et amener le peuple togolais à prendre son destin en main pour que ce gouvernement, qui est un gouvernement arbitraire, inique, puisse être banni de la terre de nos aïeux. Et nous voulons que les mûrs (l’arbitraire, la gabegie, le tribalisme, l’accaparement des richesses nationales par un clan, la torture etc..) de Jéricho tombent. Les murs sont déjà tombés. Nous allons empêcher par tous les moyens, des élections frauduleuses dans notre pays. Si ces élections ne seront pas transparentes, il n’y aura pas d’élections. Nous allons finir avec des élections frauduleuses. Nous ne voulons plus négocier après les élections, nous voulons négocier avant les élections. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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