Par Rodrigue Ahégo
Un père accueillant est un miracle humain, une lumière dans l’obscurité, une main tendue qui relève, une voix qui murmure « tu comptes », là où tout semblait perdu. Un père accueillant, pour des orphelins, des enfants rejetés, abandonnés ou vivant dans la rue, représente bien plus qu’une figure parentale. Il est un repère, un refuge, une seconde chance, une renaissance.
Mon frère Louis Rodolphe Efoé ATTIOGBE, à travers la Maison des Droits de l’Enfants (MDE), tu n’as pas seulement offert un refuge à tous ces enfants qui ont eu la chance de croiser ton chemin ; tu leurs as bâti un foyer. Tu as représenté un havre de paix pour ceux que la vie avait abandonnés. Des orphelins, des enfants de rue, des jeunes sans domicile fixe ont trouvé en toi un père, un guide, un protecteur. Tu leur as ouvert la porte de ta maison, mais surtout celle de ton cœur.
Louis Rodolphe, tu as nourri ces enfants du peu que tu avais, partageant sans compter, même quand la marmite de ta propre famille était à moitié ou presque vide. Tu as semé des valeurs, des repères, un avenir. Tu as refusé de détourner le regard, là où tant d’autres ont choisi l’indifférence. Pour eux, tu as été un toit contre la pluie, un bras contre la peur, une voix contre l’oubli.
Tu te battais, inlassablement, pour redonner vie à la MDE, malgré les épreuves. Tu creusais dans l’impossible, fouillant ciel et terre, parce que tu croyais en eux, parce que tu les aimais. Aujourd’hui, ton départ brutal laisse ces enfants orphelins pour la seconde fois. Tu ne leur laisses même pas une maison sans gardien, mais une maison fermée et la clé emportée. Tu leur laisses un silence sans consolation, une nuit sans veilleur.
Louis, ces enfants te pleurent, non pas seulement comme un éducateur, mais comme un père qu’on n’oublie jamais. Ils pleurent ta tendresse, ta fermeté douce, ton humour rassurant. Ils pleurent un avenir incertain, un refuge effondré.
Tu n’as pas eu le temps de leur dire au revoir. Tu n’as pas eu le temps de préparer leur demain. Mais en partant, tu laisses un héritage de solidarité, de dignité et d’amour, que nous avons le devoir de faire vivre.
Repose en paix, bâtisseur d’enfance et d’espérance.
















