Il est annoncé à grand renfort un nouveau programme de modernisation des infrastructures urbaines : Programme de développement urbain des grandes agglomérations du Togo (DUGAn). Il devra être déployé dans les villes de Lomé, Tsévié et Kara.
Financé par la Banque Mondiale sur une période de dix ans, ce programme vise à moderniser les infrastructures de base, améliorer l’accès aux services urbains essentiels, renforcer la mobilité et l’assainissement, et valoriser le cadre de vie. Il prévoit également de développer les centralités urbaines, notamment autour de la rivière Kara, avec des aménagements et équipements urbains destinés à dynamiser l’économie locale. Une mission a été d’ailleurs déployée jusqu’au 14 novembre 2025 à Kara pour pré-identifier les investissements prioritaires, rencontrer les autorités locales, visiter les sites et échanger avec les populations afin de recueillir leurs besoins.
Dans la foulée, le Directeur Général des infrastructures et des équipements urbains au ministère en charge de l’urbanisme, Marcellin Têtou-Houyo Blakimé a indiqué que «/La rivière Kara sera requalifiée avec des solutions fondées sur la nature, notamment la valorisation des cultures le long des berges pour créer un pôle d’attraction économique à l’entrée sud de la ville/ »
Le gouvernement à travers ce programme ambitionne de faire des grandes agglomérations, des zones modernes, attractives et résilientes, où les habitants bénéficient d’un cadre de vie amélioré, d’infrastructures performantes et de nouvelles opportunités économiques. Pendant ce temps…
Des chantiers à Bê Gbényédzi, Wetekome, Hounvémé, Ahligo, Kotokoukondji, Akodessewa Ablogamé à l’abandon
A l’annonce de ce nouveau programme, ce sont les habitants de ces quartiers dans la Commune du Golfe 1 qui doivent sourire malgré tout. Des quartiers Bê Gbényédzi, Wetekome, Hounvémé, Ahligo, Kotokoukondji, Akodessewa et Ablogamé ont bénéficié du projet de construction des ouvrages de drainage des eaux pluviales, d’aménagement, d’assainissement et de bitumage de rue, lancé depuis le 05 janvier 2022. Projet estimé à 25 milliards de F CFA TTC dont 4 955 496 452 FCFA pour la première phase couvrant la Commune du Golfe 1 pour une période de trois ans.
Tenez ! C’est dans le cadre du Programme d’Amélioration du Cadre de Vie (PACV) au Togo financé par l’Union Européenne (UE) à travers le Programme d’appui à la lutte contre le changement climatique (PALCC) et coordonné par la Direction générale des infrastructures et des équipements urbains.
L’objectif de ces travaux s’inscrivant dans la deuxième phase technique du projet de « Construction d’ouvrages de drainage des eaux pluviales de la zone OBA à Lomé » et de « l’Aménagement, l’assainissement et le bitumage de 14,34 km de rues urbaines à Lomé », était de réduire les risques d’inondation, et faciliter la circulation des biens et des personnes, en améliorant le cadre de vie des populations ainsi que les activités économiques.
Voilà que les trois ans sont bouclés et les travaux sont à l’abandon. En vérité, ces travaux n’ont duré que le temps de creuser les grands trous devant les domiciles des riverains. On a souvenance déjà le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme Foncière, Me Koffi TSOLENYANU a effectué le 8 novembre 2022 une visite surprise(sic) des chantiers en cours de réalisation au quartier de Bê-Akodessewa où il avait estimé que les travaux n’évoluent pas au rythme souhaité. Naturellement, cette lenteur a un impact négatif sur la vie des riverains et met à mal le déplacement dans le quartier. A ce effet, le ministre a exhorté les entreprises à redoubler d’effort pour aller plus vite. Les travaux sont supposés prendre fin avant la fin de l’année en cours. A l’époque on notait un taux d’exécution de 42,50% pour un délai contractuel consommé de 89,67% sur le Boulevard Mobutu où est engagée l’entreprise CENTRO. Pour le même délai consommé le groupe CETA&MRJF n’a exécuté que 30,01%. Depuis lors, plus rien malgré les conséquences dramatiques sur les riverains avec même des pertes en vies humaines. Curieusement, c’est le silence radio. Comment un programme financé par l’UE est à l’abandon depuis plus de trois ans et on annonce un autre financé par la Banque Mondiale avec le même gouvernement et piloté par la même Direction des Infrastructures et des équipements urbains?
Où est le sérieux dans tout ça ? Des gens s’organisent pour aller faire des emprunts au nom de l’État sans pouvoir réaliser les projets et personne ne s’en offusque. La vie continue sans reddition de comptes.
C’est tout de même incroyable ce qui ce se passe au Togo.
Kokou AGBEMEBIO
Source : LeCorrecteur















