Louis, le temps, malgré sa fugacité et son évanescence, est, selon les mots de Kant, le cadre a priori dans lequel nous t’avons connu comme un homme souriant et dévoué, un citoyen engagé et sincère, un cœur attentif et attachant.
Tu nous apprends que c’ est le temps qui nous dévoile aux autres et au monde et qu’il est notre allié.
Il est le cadre dans lequel notre devenir s’opère dans la dialectique du même et pas encore ou encore du même qui devient sans renoncer à ce qu’ il est, car il permet l’ actualisation de ce qui, en chacun de nous, est potentialité.
N’ est-ce pas la foi en ces potentialités qui t’a poussé à la création d’ un orphelinat, cadre pour les enfants et les jeunes en quête de joie de vivre et d’exister comme les autres de leur âge?
Rodolphe, Akpe.
Mon cher Efoé, tu es un humaniste en paroles et en actes. Quel modèle de citoyen qui cherche à réduire l’écart entre les paroles et les actes!
Nous naissons dans le temps. Nous vivons dans le temps. Nous quittons ce monde dans le temps.
Le temps est un principe d’évolution et de dynamisme ; il est, à ce titre, un principe d’ innovation. Et je crois bien que c’est la saisie de cette réalité qui t’ a conduit à la création de Novation, un espace de renouvellement de la société par la reconnaissance et la valorisation de chaque talent pour un vivre-ensemble dans l’ harmonie des différences.
Pour vivre dans cette harmonie des différences, l’attention, à l’ autre et aux autres, pour que personne ne soit un numéro anonyme, est le carburant indispensable que tu sais mettre discrètement dans le moteur social partout où tu es.
Louis, tu as réalisé des projets, tu as tenté des choses et tu as aussi semé des graines. Elles sont en germination et dans le temps ces fruits apparaîtront car s’ il est vrai que les temps de crise sont aussi des temps de semailles, alors de nombreuses graines sont en gestation et le semeur ne voit pas toujours les fruits, mais il faut que des visionnaires sèment pour que le temps de la re-naissance soit possible.
Merci à toi, mon frère.
Merci d’ avoir été un de ces semeurs pour notre pays en attente d’ une re-naissance sur un continent en espérance.
Mon cher Louis Rodolphe Efoé, en ce moment où notre douleur est grande, car tu as quitté ce monde , les paroles du chant de Mgr Nicodème Anani Barrigah me remontent à l’esprit: « Là où tu vas en quittant ce monde, il n’ y a plus ni pleurs ni larmes, car Dieu est ton bonheur, Dieu est ton trésor. Alors qu’ Il t’ accueille auprès de Lui. »
Et, tu pourras chanter le « Nunc Coepi » de Jean- Claude Gianadda :
« Et maintenant ma vie commence. »
FOLIKOUE EKOUE ROGER, LA JOIE DE LA CROIX, (RJC)
















