Après 22 mois d’audience, le tribunal criminel de Dixinn a rendu son verdict dans le procès du massacre de 156 manifestants survenu le 28 septembre 2009 en Guinée. Les principaux accusés ont été condamnés, bien que les peines prononcées soient moins sévères que celles requises par le parquet, qui avait demandé la perpétuité pour certains des accusés.
L’ancien président Moussa Dadis Camara, qui dirigeait le pays à l’époque des faits, a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité » et condamné à 20 ans de prison. Il partage cette condamnation avec Moussa Tiegboro Camara, l’ex-chef des services antidrogue.
La sentence la plus lourde a été infligée à Claude Pivi, ancien ministre de la Sécurité présidentielle, qui a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 25 ans. En cavale depuis novembre dernier, un mandat d’arrêt a été émis à son encontre.
Marcel Guilavogui, ancien proche de Dadis Camara, a été condamné à 18 ans de prison, ayant été identifié au stade en train de frapper des leaders politiques. Blaise Goumou, un gendarme sous les ordres de Tiegboro, a écopé de 15 ans de prison. Mamadou Aliou Keita et Paul Mansa Guilavogui ont été condamnés respectivement à 11 et 10 ans de prison.
Le colonel Aboubacar Diakité, alias « Toumba », a également été condamné à 10 ans de prison pour crimes contre l’humanité.
En parallèle, quatre militaires et gendarmes ont été acquittés : Cécé Raphaël Haba, Ibrahima Camara dit « Kalonzo », Alpha Amadou Baldé et Abdoulaye Chérif Diaby. Les différentes parties disposent de 15 jours pour faire appel de ces verdicts.
Ce procès marque une étape importante dans la quête de justice pour les victimes du massacre de 2009, et la décision rendue aujourd’hui sera scrutée de près tant par les familles des victimes que par les observateurs internationaux.