Mardi 2 décembre 2025, l’USCIS, le service fédéral américain chargé de l’immigration, a annoncé la suspension immédiate de toutes les demandes d’asile et de certains titres de séjour pour les ressortissants de 19 pays classés “à haut risque”, dont le Togo. Une décision lourde de conséquences qui relance un débat sensible : la crédibilité internationale du régime togolais.
Selon la note officielle de l’USCIS, toutes les demandes en cours devront désormais être réexaminées en profondeur, y compris celles qui, jusque-là, étaient traitées sans entretien. Les demandeurs togolais pourraient être convoqués pour des entretiens obligatoires, rallongeant considérablement les délais.
L’administration américaine justifie cette mesure par un renforcement des contrôles de sécurité nationale. Les procédures d’asile, de renouvellements de statuts et certains titres de séjour seront donc soumises à un filtrage beaucoup plus strict.
Pour Dany Ayida, analyste politique et collaborateur actif du Mouvement du 06 juin (M66), cette décision américaine est un signal d’alarme : « Le Togo est considéré comme un État-voyou. Les dirigeants togolais n’ont aucun crédit pour défendre la cause de leurs compatriotes devant l’Administration américaine. »
Selon lui, la mesure illustre « l’incapacité du gouvernement togolais à défendre les intérêts de ses citoyens à l’étranger » et traduit la perte d’influence de Lomé sur la scène diplomatique.
Les Togolais en demande d’asile, en renouvellement de statut ou en attente d’un changement de catégorie migratoire risquent de faire face à des retards importants, le temps que l’USCIS réexamine chaque dossier.
Cette situation pourrait aggraver le sentiment d’insécurité administrative chez de nombreuses familles installées aux États-Unis, certaines déjà fragilisées par des années d’incertitude.
Aucun pays voisin immédiat du Togo n’apparaît sur cette liste américaine. Ni le Ghana, ni le Bénin, ni le Burkina Faso — pourtant en pleine instabilité — n’ont été inclus.
En Afrique de l’Ouest et centrale, les pays cités incluent notamment la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Tchad, situé dans la région du Sahel.
Une sélection qui ne manque pas de surprendre certains observateurs togolais, pour qui cette décision reflète davantage une appréciation négative de la gouvernance togolaise qu’un risque sécuritaire réel.















